Si vous arrivez ici, ce n'est pas par hasard... vous pouvez me suivre désormais ici:
Capucine Kerleane - Février 2012
Rédigé à 21h34 dans Les Mandalas, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
J'en étais donc à la 5ème révélation quand je suis partie quelques jours en séminaire d'entreprise, avec le livre de James Redfield dans ma valise et l'intuition qu'il allait me servir.
Je ne sais plus très bien comment cela s'était décidé, mais mon chef m'avait demandé d'organiser une session de brainstorm pour clore le séminaire. Or ma précédente expérience l'année précédente n'avait rien donné, car nous avions eu plus de personnes que prévues à la dernière minute, et ce qui devait être un échange ouvert et équilibré avait tourné à la classique dynamique d'un grand groupe, avec ceux qui ne disent jamais rien, ceux qui font étalage de leur science, ceux qui critiquent systématiquement, et ceux qui parlent plus fort que tout le monde.
Il n'en était évidemment rien sorti.
Mais cette fois, j'avais décidé de mettre en oeuvre un outil appris à ma formation d'avril. Tiens, c'était là où justement le livre de James Redfield s'était imposé à ma lecture suite à un jeu de circonstances inattendu.
Donc ce livre avait sa place dans ma valise, tout comme le guide d'utilisation de mon petit outil.
Je suis une ancienne timide. Je dis "ancienne" car je ne rougis plus autant qu'il y a quelques années. Mais timide quand même, donc, animer une séance de brainstorm rassemblant deux bonnes dizaines d'ingénieurs de 3 continents, ce n'est pas franchement facile pour moi. Hors de question d'improviser: j'ai donc soigneusement préparé ma séance dans ma chambre en faisant des aller-retours entre, d'une part, une préparation mentale et graphique à la présentation de l'outil au groupe, et d'autre part, la lecture de quelques pages de "La prophétie des andes", le dépaysement de ces dernières me servant d'anti-stress.
C'est donc là que j'ai lu la 6ème révélation, qui insiste sur l'importance des schémas hérités de l'enfance, notamment dans le domaine des interactions avec autrui avec la définition de 4 types principaux (interrogateur, intimidateur, victime et distant) et des relations qui en résultent.
C'est vraiment à ce moment-là que j'ai vraiment commencé à aimer ce livre, parce que je me suis assimilée au héros - son type d'interaction "distant" me paraissait terriblement familier.
Alors je suis allée faire brainstormer mes collègues dans un état d'esprit très positif, laissant de côté mon envie de fuir au moindre doute pour essayer au contraire de leur faire passer cet état d'esprit, cette énergie que j'avais puisée ici et là.
Pour une première fois, je crois que je m'en suis sortie sans trop de maladresse. J'ai cassé la dynamique de groupe grâce à l'outil, qui est imparable sur ce point, et j'ai réussi à faire participer tout le monde, même les râleurs. En fait, cela a même éclairé sous un autre jour les personnalités de plusieurs de mes collègues à mes yeux. Et cette fois, il en est sorti du concret!
L'avenir me dira si j'arrive à répéter l'expérience.
Rédigé à 22h25 dans Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 21h04 dans Les Mandalas, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Marie-Jeanne avait trois filles.
A l'aînée, il manquait la beauté.
A la benjamine, il manquait la santé.
La cadette avait tout hérité.
Je vous invite à poursuivre ce papyrus chez vous, si le thème vous inspire... vous pouvez choisir le point de vue de Marie-Jeanne, de l'aînée, de la benjamine ou de la cadette, ou tout à la fois... je suis curieuse de vous lire.
Mon papyrus à moi continue ici (attention, affichage logique et non chronologique, suivre les liens ou la liste des notes récentes ci-contre à gauche pour voir où j'en suis...)
Rédigé à 22h10 dans Les Papyrus | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Avec un petit clin d'oeil pour encourager Vero à continuer d'alimenter son blog Sourires ;-)
Mon arbre fétiche - l'olivier "De la famille des oléacées, l'olivier a pour origine le mot latin "oliva". D'une croissance lente, c'est un arbre des pays chaud qui pousse dans un sol pauvre et arride. Face aux caprices du climat, il se montre d'une resistance incroyable. Il peut survivre aux hivers les plus rigoureux, comme aux étés les plus chauds. Attention, l'olivier aime l'eau, mais un sol saturé d'eau peut causer sa mort. C'est l'un des arbres les plus vieux du monde. En raison de son extraordinaire longévité (ont le dit "immortel"), l'olivier est, pour les cultures anciennes, un arbre chargé de symboles et de mysticisme. Omniprésent dans la mythologie grecque où il était associé à la vie éternelle, les grecs en ont fait un symbole de sagesse et de fécondité. Il était aussi l'emblème de la victoire lors des jeux olympiques. Dans la tradition islamique, l'olivier était le symbole de l'homme universel. En inde, il est l'arbre de la pacification. Les chrétiens, quant à eux, le considère comme un symbole de pureté et d'immortalité. Dans l'antiquité, il fut un symbole de paix." Les animaux qui me ressemblent - le renard et... le corbeau (tiens donc, où est le fromage dans l'histoire? lol) |
LE |
Which animal totem best suits you? |
You scored as Fox, You are the Fox. You are quite intelligent and use it to your advantage. You are a diplomatic person and use that to help your friends in times of crisis, not choosing sides. You are also very patient, waiting for what you want.
You scored as a Crow |
You are the Crow. You are able to discover your own character and help others find themselves as well. You are very creative in the field you are in and tend to be the intelligent one of the bunch. |
Rédigé à 22h43 dans Les Mandalas, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
"Le long chemin pour devenir adulte" dans le dernier Psychologies Magazine m'a interpellée. Dans cet entretien avec les philosophes P.H. Tavaillot et E. Deschavanne, il est proposé de demander autour de vous "quand êtes-vous devenu adulte?" pour s'étonner de la diversité des réponses. En effet, ce passage n'est plus clairement identifié dans notre société en mutation, les anciens rites étant en perte de vitesse (service militaire, mariage...) et l'âge adulte étant désacralisé (l'adulte est celui qui n'a pas le temps, celui qui est enfermé dans ses obligations professionnelles et familiales, etc: être jeune ou retraité, c'est vachement plus cool!).
Du coup, chacun se forge sa propre idée, très individuelle, de ce qui qualifie son passage à l'âge adulte. Je suppose qu'on projette donc désormais dans sa réponse à la question "quand êtes-vous devenu adulte?" ses propres idéaux, ses valeurs les plus profondes, plutôt que le modèle caricatural du mari-père-soldat-citoyen (!) que notre société a en parti effacé.
En lisant l'article, je me suis rendu compte que je ne m'étais jamais posé cette question moi-même!
Et la réponse n'est pas simple.
Je serais quand même tentée, dans un premier élan, de répondre que je suis passée dans "l'ère adulte" l'année de mes 20 ans pour tout un tas de raisons.
Scientifiquement, j'ai arrêté ma croissance osseuse dans ma 20ème année en culminant à 1638mm de hauteur (dont j'ai déjà perdu une bonne poignée depuis!). J'aimerais bien pouvoir dire que j'ai atteint mon poids adulte aussi, mais cela voudrait dire que j'en ai 10% en excès aujourd'hui, donc, passons sur ce point, je devais sûrement être trop maigre ;-)
Sociologiquement, l'été de mes 20 ans, j'ai touché mon premier salaire, intégralement dépensé dans mon premier gros achat (une chaîne hifi avec lecteur CD! que j'ai toujours aujourd'hui, mais en annexe), et j'ai spécialisé ma branche d'études techniques (sur laquelle je vis toujours aujourd'hui).
Enfin, psychologiquement, cette année-là j'ai commencé à vivre avec mon premier copain sérieux (avec lequel je vis toujours aujourd'hui, ben oui je suis du genre casanière lol), et j'ai clarifié mes croyances, valeurs, idéaux de vie, et systèmes de pensées (sur lesquels, encore une fois, je vis toujours aujourd'hui!).
Malgré tout, cette simplicité de réponse et la stabilité qu'elle indique est certainement trompeuse. La notion de "maturescence" décrite dans l'article comme une évolution permanente de l'être adulte vers l'idéal adulte est tout-à-fait pertinente pour moi. L'idéal adulte, c'est la combinaison de 3 facteurs: l'expérience, la responsabilité, l'authencité. Et cela, à 20 ans, je commençais à peine à y tremper les orteils! j'ai bien passé les 15 dernières années à faire des vocalises en terme d'expérience et de responsabilités (professionnelles, familiales) et je ne suis pas sûre encore de savoir vraiment chanter encore, mais disons que je vocalise sans trop de peine désormais, et c'est donc surtout sur l'authenticité (rapport à soi) que je travaille à présent.
D'une certaine manière, cet article m'aide à répondre à la question que je posais ici voilà quelques mois: c'est quoi devenir sage? eh bien, pour commencer, maturons, maturons...
Au fait, et vous? vous sentez-vous adultes?
Depuis quand, et pourquoi?
Rédigé à 22h40 dans Culture, Moi, Psy | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Ben voilà, je vais changer de chef.
Comme en 2004, je n'ai rien vu venir. Pourtant j'avais bien développé mes réseaux d'information internes, mais rien n'a filtré. Rétrospectivement, je comprends beaucoup mieux bien des petites phrases et l'environnement sclérosé dans lequel je me cognais de plus en plus, tout ce qui traînait désespérément sans raison, et surtout, au paroxysme de fin juin, cette impression d'être laissée bien seule à tirer mes projets et ma petite équipe. Il me semblait surtout être la dernière à avoir encore assez d'énergie pour essayer de faire bouger les choses, au point de me faire traiter d'idéaliste par des collègues plus pragmatiques, désabusés et résignés depuis longtemps...
Et voilà, j'osais plus y croire, mais... tout ce que j'avais espéré, en vain, voir se mettre en place il y a 3 ans me tombe dessus, apparemment!
Jusqu'à hier, j'ai pas voulu y croire encore. J'avais encore trop dans le ventre un noeud d'humiliation d'avoir mendié à ce New Boss justement, en vain, une place dans son organisation toute pimpante d'il y a 3 ans: le "grrr" dans ma note de souvenirs d'il y a quelques mois, c'était lui! Là encore, c'est après coup que je réalise combien cette émotion était restée coincée en moi (bon j'avais quand même exprimé un grrrr ici - lol), au point que j'étais incapable de me comporter naturellement avec lui, toujours sur mes gardes et mal à l'aise (grrrr!). Alors, comme en 2004, j'ai de nouveau passé de mauvaises nuits ces derniers temps, me réveillant en milieu de nuit pour un cycle d'insomnie, comme souvent les anxieux (brrrrr....).
Depuis 2 semaines, j'ai tourné et retourné dans ma tête tous les scénarios.
Mais aussi, j'osais pas y croire, mais depuis 2004, j'ai évolué. J'ai repris confiance en moi grâce à diverses réalisations professionnelles, et j'ai aussi progressé sur un plan plus personnel. Je sais mieux trouver en moi cette source d'énergie qui irradie, qui fait qu'on se sent infiniment vivant, et surtout je sais mieux la ré-alimenter. Au point que j'ai maintenant souvent l'impression de déborder de créativité et de motivation. Au point même de commencer à oser essayer de les transmettre aux autres, mais ceci sera mon prochain défi.
J'ai fait un rêve surprenant justement ma dernière nuit de réflexion avant mon premier entretien. C'était un rêve mélange de visions et d'émotions, extrêmement difficile à verbaliser et à rassembler à mon réveil; je n'ai pu qu'en saisir quelques bribes dans mon cahier. Mais il m'a remplie de courage, et toujours de cette formidable énergie...
Alors je suis allée à l'entretien avec New Boss et là, vraiment, j'osais pas y croire. Motivant et à l'écoute. Au fur et à mesure qu'il me parlait et répondait à mes questions, je me suis détendue et je me suis jetée à l'eau. Je lui dit quels étaient mes objectifs d'évolution. A ma grande surprise, il était visiblement dans une position d'écoute et d'ouverture que je ne lui connaissais pas. Il m'a proposé d'avancer dans cette direction, entièrement libre, en lui faisant une proposition, et indépendamment de cela, il m'a aussi demandé de l'aider à compléter sa liste d'objectifs pour son nouveau département sur la base de mon expérience actuelle.
Je suis sortie, je suis allée dans l'escalier, j'ai fait des bonds de joie, jusqu'à ce que je me rappelle que j'étais sans doute sous vidéo-surveillance. Ce serait dommage de me faire interner pour cause d'euphorie passagère alors que les opportunités que j'osais à peine espérer se présentent tout-à-coup VRAIMENT et sans effort de ma part!
Confiance, écoute, collaboration, motivation - je n'osais pas encore y croire. Mais à ma grande surprise, New Boss a proposé de parler aussi à mes autres collègues et équipiers en transit, afin de répondre à leurs questions dans la foulée. Cette deuxième séance a apporté encore des promesses qui n'ont sans doute pas vocation à être entièrement satisfaites, mais tout cela est néanmoins un tel changement que je suis encore sortie de là tout excitée. Deux mots surtout que j'ai retenus dans son credo, et qui vont être son défi à mon avis - ouverture et innovation. A suivre.
Mais j'ose toujours pas y croire... il me faut maintenant formuler mes objectifs d'évolution en une proposition concrète et structurée... et revenir sur terre. Heureusement, ma bonne étoile m'avait déjà conduite à me préparer, et je viens d'en retrouver le clin d'oeil dans ma météo couleur...
Rédigé à 14h47 dans Humeurs, Moi | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Curieuse du succès que ce petit jeu de cartes rencontre sur certains de nos psychoblogs, je me suis amusée avec depuis environ un mois. Et je suis intriguée. Vraiment intriguée. Pour ma part, je vais continuer à faire mes expériences mais d'une manière plus rigoureuse, en notant systématiquement mon état d'esprit avant le test, la position des cartes choisies (j'ai déjà testé qu'elle n'est pas fixe) et mon tirage effectif pour vérifier s'il y a bien une corrélation anormale.
Je suis en plein chamboulement professionnel, ce qui m'a complètement bousculée ces derniers jours. Les faits feront l'objet de ma prochaine note, déjà rédigée mais en cours de contrôle (j'ai la prudence de la garder assez floue pour préserver mon anonymat). Mais, en attendant les détails, en m'amusant à tirer ma météo couleur aujourd'hui après avoir longuement médité sur la nouvelle situation, voici ce que j'ai obtenu et qui correspond étonnamment à ce qui me bouleverse en ce moment...
Cette couleur raconte ce que vous êtes en train de vivre en ce moment. Elle précise ce qui se passe et la façon dont vous le gérez.
Turquoise lumière
Vous êtes en train de guérir. C’est un miracle. Ce que vous avez toujours souhaité est en train de se manifester, la situation bloquée se libère. Votre polarité manquante arrive. Vous êtes habité par une force inhabituelle qui vous procure un changement de niveau de conscience. Votre coeur déborde, vous êtes animé d’intention pure, prêt à donner votre amour au monde sans besoin que cela ne se sache. Vous préoccupation se tourne vers la planète, son écosystème, sa survie et vous êtes prêt à veiller pour que l’homme y prenne sa place sans nuire à l’évolution des espèces.
Cette couleur vous informe des moyens qui sont à votre disposition et ce que la vie vous recommande de saisir comme circonstance favorable en ce moment.
Violet Naissant lumière
Vous avez l'occasion de mettre en pratique un sujet qui vous tient à coeur dont vous avez acquis les connaissances théoriques en allant à l'école. Quelle aubaine ! Voulez-vous passer à la pratique ! Passés les premiers jours de tâtonnements, vous allez petit à petit acquérir l'entraînement qui vous manque pour devenir, inévitablement avec le temps, maître en la matière. Qui ne risque rien ne peut prétendre espérer du meilleur ! On ne vous demande pas d'être perfectionniste mais de suivre les étapes de la voie d'apprentissage d'une discipline de vous ouvrir à recevoir l'enseignement du maître qui le dispense. Et du coup, de guérir votre relation au père, à la notion de hierarchie !
Rédigé à 17h25 dans Humeurs, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Premier lundi de juillet, J-5 avant une semaine de vacances. Le journée, que dis-je, la semaine, commence sur les chapeaux de roue, mais au milieu de toute cette agitation, un appel de ma collègue parisienne, Johanna.
Depuis la naissance de son cadet, elle se déplace rarement en Suisse, et l'étude complexe que nous avions défrichée ensemble dans une super équipe transversale montée il y a quelques années a été reprise par des seniors dédiés, nous renvoyant chacune de son côté au train-train de nos départements respectifs. Et je n'ai pas eu le temps d'aller la voir lors de mes derniers passages aux bureaux de Paris, alors cette fois, tant pis, je partirai un peu plus tard pour finir de traiter mes urgences, mais il faut absolument que je la voie!
Trop tard pour un café cet après-midi là, mais nous allons quand même boire un thé vert pour moi, un verre d'eau pour elle, à la k'fet. Nous discutons de nos activités en cours, désormais sur des projets différents dans nos départements respectifs, et je lui explique ma dernière expérience d'animation de groupe que j'ai faite à notre séminaire de département, sur la base de ma formation en cours. Elle rebondit aussitôt, suivant par elle-même les nouvelles méthodes en vogue dans la capitale française, et me parle d'une nouvelle technique utilisée dans les entreprises pour mieux tirer parti du capital humain, dérivée du "jeu du tao". Je lui demande si c'est lié au yi-king, le livre des changements, qui peut être utile pour mener d'un questionnement ouvert à la résolution de problèmes. Elle n'est pas certaine, mais je peux aller voir moi-même, le lien qu'elle m'énonce est facile à retenir: www.taovillage.com.
Je vais jeter un oeil une ou deux soirées plus tard... quel cadeau!
Il y a en effet, comme je l'avais supposé, un lien avec le yi king, le site proposant même un tirage automatisé, mais surtout, quantité de pages à explorer avec tout questionnement existentiel fondamental, ou même sans, juste pour visiter les hyperliens qui valent un détour de lecture - trésors cachés: la visite du labyrinthe des sagesses commence ici...
Merci Johanna!
Rédigé à 22h32 dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rude journée aujourd'hui. Et ici, tout-à-coup, des notes qui me parlent sur vos blogs, envie de rebondir, mais pas le temps. Je reviens mi-juillet après avoir déposé mes puces à la plage pour un mois, et après une avant-cure de cure de sommeil et de bons petits soins chez Maman, qui m'a préparé sa bibliothèque de bouquins sur le do-in pour l'heure de la sieste, histoire de me retaper les méridiens du foie et du poumon en respirant l'odeur des algues après un plat de langoustines. Vu ce que j'ai appris aujourd'hui, j'en aurai bien besoin pour préparer le prochain cap professionnel, puisque je dois changer de chef d'ici à septembre. Mais chaque chose en son temps...
Alors juste une petite note légère... depuis hier, des trombes d'eau s'abattent sur ma région. La route entre Evian et la frontière suisse a été coupée à cause de glissements de terrain qui se sont également produits au-dessus de Vevey. Les pompiers sont en alerte pour inondations en tout genre, et toutes sortes d'experts jaune fluo dépêchés par les services communaux se sont relayés tout l'après-midi pour curer une canalisation de ruisseau devenu torrent puis mare, menaçant la route qui descend de nos pistes de ski au village.
Mais ce que les médias suisses romands ont omis d'expliquer, c'est que l'origine de ce désordre pourrait fort bien venir de l'initiative, pourtant fort sympathique dans son intention d'origine, d'une maîtresse de bricolage passionnée de beaux objets artisanaux aux propriétés quelque-peu magiques.
Car après avoir ramé dans les trombes d'eau qui transformaient nos autoroutes en piscines hier soir, savez-vous ce que j'ai trouvé à la maison, comme, au minimum, les 25 autres mamans et papas de la classe de Lili?
Un bâton de pluie.
Magnifique objet je dois dire: long cylindre de bois décoré de 100 clous, aux propriétés sonores diluviennes absolument indéniables. Fièrement rapporté par ma puce, avec, bien entendu, moultes démonstrations de ses propriétés, y compris par la petite soeur ravie de ce nouveau jouet musical.
Bref, 26 bâtons de pluie dans les Préalpes, et c'est le déluge!
Merci Lili ;-)
PS: toute dénonciation serait particulièrement malvenue, car je doute que les assurances RC des différents protagonistes suffisent à couvrir les dégâts survenus dans la région suite à cette malheureuse expérience. Mais pour consoler tout le monde, nous avons eu le droit aujourd'hui aux arc-en-ciel les plus fantastiques que j'ai jamais vus (confirmé par mon daltonien de Mari Charmant, c'est dire!)
Bonnes vacances, avec ou sans soleil!
Rédigé à 22h33 dans Humeurs | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Je continue donc, depuis avril, de progresser dans plusieurs lectures en parallèle, à mon rythme: par à -coups.
Les chapitres suivants de la prophétie des andes sur l'énergie, révélations 3 à 5, n'amenaient pas grand-chose de nouveau par rapport à mes autres lectures, voire mon expérience.
C'est ma mère qui m'a parlé la première du Qi Gong. Elle avait découvert cette activité grâce à une émission radio, et elle s'était procuré un livre sur le sujet pour s'initier par elle-même. Elle m'a expliqué qu'elle était tout étonnée d'avoir senti effectivement l'énergie dans les bras et les mains, très rapidement. Elle m'a offert le même livre, et j'en ai rapidement trouvé un autre plus illustré que je lui ai d'ailleurs prêté depuis.
J'ai alors fait quelques expériences intéressantes de mon côté et surtout commencer à butiner à différentes sources; médecines énergétiques: réflexologie, shiatsu; journées découvertes de qi gong, taï qi et yoga; et différentes lectures (je ne sais pas qui fournit la petite bibliothèque locale, mais j'y croise sans cesse un essai utile à ma réflexion!).
Tout cela m'a rapidement amenée à m'étonner des liens sous-jacents entre toutes ces disciplines qui s'appuient pourtant sur des concepts plus ou moins farfelus pour un bon esprit matérialiste occidental, ce qui correspond à ma formation, à défaut de mon intuition/de mes aspirations. Inversement, cela m'a amenée aussi à observer sous un autre jour les rituels de la religion catholique dans laquelle j'ai grandi. DIversités de cultures, diversités d'approche, mais au fond, il semble rester une histoire étonnamment commune d'énergie, force, ou esprit. Même dans Star Wars - extraordinaire Maître Yoda!
Je dis une "histoire" car je n'ai pour l'instant trouvé aucune preuve qu'il s'agit d'autre chose qu'une illusion de notre imagination, y compris dans ma propre expérience. Mais, si j'ai les pieds bien ancrés sur terre, j'ai aussi une âme de poète (un peu), et je me prends à rêver de ces histoires pour me changer les idées...
Peut-être aussi pour recharger mes batteries.
J'ai retrouvé dans mes notes d'il y a 15 ans une étrange remarque que j'avais capturée sur le papier sans bien en capter le sens alors: une religieuse, amie de ma grand-mère, lui avait confié que je dépensais plus d'énergie que je n'en avais.
Curieux pour moi de relire cette note aujourd'hui avec la perspective de mes nouvelles connaissances, qui sont, pour l'aspect spirituel, résumées dans le livre de James Redfield (révélations 3 à 5):
En conclusion: que la Force soit avec vous! (et un peu avec moi, aussi, au passage - allez, y'en aura pour tout le monde - lol!)
Rédigé à 22h21 dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Notre généreuse Véro en a tagué une dizaine... scotchée la Kerleane!
Pour commencer la règle du jeu : la personne taguée doit dévoiler sept choses la concernant. Les personnes taguées devront faire la même chose et écrire le règlement. Ensuite, elles devront à leur tour taguer sept personnes et les énumérer dans leur article. Pour finir, il faut laisser un message sur le blog de la personne taguée et l’inviter à visiter votre blog.
1. L'orage me met dans tous mes états. Hier, nous avons eu un spécimen comme je n'avais jamais vu. A mon lever, 6h30, après une nuit de réveils en sursaut sous le tonnerre, je sors sur le balcon pendant le bulletin météo, surprise de voir émerger un grand soleil au coin de la montagne alors qu'on nous annonce grêle et vent. A 7h10, Mari Charmant et Lili me font remarquer avant de partir que le ciel un peu plus gris au-dessus de la maison est en fait le bas d'un nuage, étonnamment plat, mais à l'est le soleil est toujours magnifiquement chaud, les oiseaux chantent, et les vaches continuent de paître dans le paturage à côté, à grand coup de cloches. A 7h20, je prends mon PC pour livrer le document que j'ai fini en catastrophe la veille au soir. A 7h25, je lève un oeil intriguée de ne plus voir le soleil: dehors, c'est soudain le mois de novembre: nous sommes curieusement à présent plongés dans le nuage, dont les brumes s'effilochent à toute vitesse dans le jardin. A 7h30, Ondine allume la lumière: il fait quasiment nuit. A 7h31, il commence à pleuvoir, un peu. A 7h32, je me décide à aller chercher ma voiture dehors à 15m pour la rentrer au garage, à l'abri de la grêle qui va certainement suivre. J'essaie de cacher ma terreur à Ondine, qui doit rester dans la maison tandis que je m'aventure dans ce monde surnaturel: dehors, il fait une nuit surnaturelle et il tombe une pluie trop chaude pour cette altitude, il n'y a plus un bruit, et je sens que la foudre ne va pas tarder. J'ai tellement la trouille de me faire shooter que je mets les clés dans mon soutien-gorge (je sais que le soutien-gorge n'est pas mieux, mais je ne suis pas capable de garder un objet métallique dans ma main dehors par temps d'orage!!!). Et bien entendu, je ne cours pas!!! Les 15m jusqu'à ma voiture ont été les plus longs de ma vie! tout cela pour finalement 3 pauvres grêlons et deux méchants coups de tonnerre tombés pas trop loin, mais voilà, moi, l'orage, çà me fout la trouille comme à un bête animal, cela me hérisse les poils, augmente mon pouls et me serre le ventre. Brrrr....
2. je ne fume pas, je ne bois pas, je ne me drogue pas, mais je suis onycophage. J'avais presque perdu cette mauvaise habitude dans ma 20ème année, n'ayant plus que mon petit doigt comme soupape de défoulement, mais j'ai commencé à vivre avec Mari Charmant dont les ongles étaient nettement plus dévorés, et je suis retombée dans mon micro-vice. Ce n'est pas beau, mais j'ai toute une stratégie pour cacher mes mains dans ma vie courante... Et je préfère les ongles trop courts aux ongles trop longs, que je vois comme des griffes, symbôle agressif s'il en est, tout le contraire de mon image idéale. En outre, rien de tel que la mise à mort d'un coin d'ongle pour booster mon intellect dans la résolution d'un problème épineux. Mari Charmant utilise la cigarette en plus, mais là par contre je trouve que c'est trop empoisonnant...
3. toujours dans ma ligne anti-agressive, je n'aime pas la couleur rouge. Pas trop le jaune non plus. Ce sont des couleurs quasiment absentes de ma garde-robe et la pire torture pour moi est de devoir conduire le coupé rouge tape-à-l'oeil de Mari Charmant. Cela-dit, je commence à me faire au drapeau suisse!
4. dans mon premier emploi, on m'a surnommée Bécassine. Bon c'était des grenoblois pas habitués à fréquenter une bretonne. Mais il faut dire que je leur en ai fait de belles tout de même. Ainsi un jour où je portais une longue jupe à l'occasion de la visite de partenaires dans un projet européen, elle s'est coincée dans mon collant en sortant des toilettes, et je ne m'en suis pas rendu compte. Je ne sais pas au bout de combien de temps je me suis baladée ainsi défroquée, jusqu'à ce que mon chef me fasse discrètement remarquer que j'avais un petit problème. La honte!!!! enfin je l'ai pris avec humour, résignée à amuser la galerie en bonne Bécassine bien gentille. Tiens maintenant que j'y pense, elle était rouge sombre cette jupe, comme quoi j'ai quand même dû évoluer depuis - lol!
5. mon arrière-grand-père s'était fait excommunier parce qu'il tenait une salle de bal dans les années 20. Mais je ne l'ai appris qu'à son enterrement, puisque c'est le seul de la famille à ne pas avoir vu le curé à cette occasion! c'est fou comme la vertu s'était développée en 3 générations: quasi impossible pour moi de sortir en boîte avant 18 ans... En plus, personne ne m'avait dit qu'il était communiste. Pour moi les communistes, c'étaient les russes! et si ma mémoire est bonne, il a eu la bonne idée de disparaître la même année que... le mur de Berlin.
6. vers 25 ans, j'ai fait un peu de parapente. Je n'oserais plus en faire aujourd'hui, mais j'en ai gardé le souvenir, terriblement grisant, de voler à l'air libre, comme un oiseau. Par la suite, pendant longtemps je suis restée fascinée par le décollage quand je prenais l'avion, mais à force de me balader dans les airs pour le boulot ou les vacances, je suis devenue complètement blasée au point de ne plus lever le nez de mes dossiers à ces occasions...
7. Je roule en 4*4 depuis près de 10 ans, j'en vois déjà aux tendances verdâtres dans le coin froncer le nez, mais d'abord pour moi 6 à 8 mois dans la neige c'est une nécessité, mettre les chaînes avec deux gamines à piailler de faim dans la voiture en rentrant le soir, non merci (Ok, je ferais mieux d'habiter en ville pour laisser la montagne aux vaches, mais là vraiment je ne peux pas...). En outre, je me contente d'un break, à peine surélevé depuis 2003, pas un champion de l'écologie avec ses 10l/100km, mais nettement plus sobre que les grosses berlines ou les monospaces pas 4*4 pour un sou! Franchement, comme vilains canards polluants, on ferait mieux de surtaxer ou interdire les centre-villes aux Ferrari, et surtout aux gros bus enfumeurs, mais évidemment, cela ne renflouera guère les caisses étatiques...
Maintenant à mon tour de taguer, dur-dur car tout le monde ou presque y est déjà passé dans mon entourage, enfin voilà pour les quelques rescapés:
- Benoit/cocreateur
- Carole/Voyage en Soi/une place pour moi
- Qualiticienne
- Englishgirl
- Guy Regel
et pour les 2 derniers qui font 7, on les trouve chez Vero qui a fait du rab'...
Rédigé à 18h38 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
J'utilisais ce temps de thalas-solo avant tout pour faire le point sur moi-même, mais je n'étais pas en retraite dans une cellule d'ermite, et avec le recul, un des intérêts de cette semaine était aussi de me plonger dans un milieu complètement inconnu, certes protégé, mais différent du monde dans lequel j'évolue d'habitude.
La clientèle était principalement constituée de couples âgés et beaucoup de femmes, les plus jeunes venues ici avec un bébé accaparant leur attention hors des soins, ou venues de délester de soucis qui curieusement, semblèrent très vite les rapprocher. Nous avions en effet, le lundi soir, une soirée d'accueil où les curistes pouvaient faire connaissance entre eux, et des petits duos de bavardage se formèrent ainsi entre les pensionnaires, quasiment pour toute la semaine.
Pour ma part, je fis la connaissance d'une femme d'une soixantaine d'années avec qui je passai le reste des soupers de la semaine à bavarder de nos vies respectives, ce qui était bien altruiste de sa part, car j'avais l'âge de ses filles et je devais lui paraître bien ennuyeuse! sa vie à elle avait été à la fois riche en réalisations (développement d'un cépage de Bourgogne avec son mari champennois, partis de zéro; et avec 4 enfants comme cerises sur le gâteau), riche en rencontres et, me semble-t-il, riche aussi en bonheurs, même si son veuvage brutal encore assez récent lui avait manifestement pesé.
J'ai un peu bavardé aussi, en fin de semaine, avec une autre jeune femme, à peine plus âgée que moi, qui semblait très nerveuse. En effet: elle était en instance de divorce, alors qu'elle était co-gérante d'une épicerie avec son futur ex-mari, situation évidemment difficile à vivre.
Et enfin avec un couple d'immigrés espagnols très âgés, un vieux monsieur un peu fatigué et une petite dame encore très vive, pleins de dignité et de bonté, le genre de couple que j'aimerais avoir encore dans 40 ans. Ils m'ont parlé de leurs enfants qui ne voulaient plus parler espagnol (une grande souffrance pour eux), de leur petite-fille qui faisait des études universitaires et qui ne voulait pas se marier ni avoir d'enfants (une autre souffrance pour eux), et ils m'interrogeaient comme s'ils voulaient comprendre si moi aussi j'étais à des années lumières de leurs valeurs. En effet, bizarrement, eux aussi me prenaient pour une étudiante, à croire que l'eau de mer m'avait rajeunie de 10 ans... alors je leur ai dit que mes parents aussi avaient rejeté le breton pour mieux asseoir leur réussite sociale, et que j'avais en effet fait des études supérieures, mais aussi deux enfants, et que leur petite-fille aurait bien le temps de changer d'avis en avançant dans sa vie de femme.
Je ne saurai jamais si cela les a un poil consolés. Ils étaient malgré tout lumineux, et le restent dans mon souvenir, c'est pourquoi je souhaitais leur consacrer ces quelques lignes, ainsi qu'à mon amie de tablée. Quand à la jeune femme en souffrance, j'espère que ce n'était qu'une étape vers du renouveau; c'est elle qui m'a expliqué le bien que fait une cure, et surtout comment les effets s'étalent dans le temps, et à quel intervalle, idéalement, le renouveler. Conseils que j'ai suivis d'ailleurs.
Je dois être quand même un peu bizarre: depuis toute petite, j'ai souvent préféré discuter avec des gens plus âgés qu'avec mes pairs. Enfant, j'adorais participer aux tablées d'adultes, et en classe, je me sentais souvent plus proche du prof que des autres gamins (mauvaise idée - j'en ai d'ailleurs bavé...). Cela m'a frappé à nouveau lors de ces rencontres. J'ai surtout réalisé que je recherchais avant tout chez les gens plus âgés soient des gens heureux (modèles à suivre, et source de joie de vivre) ou des gens savants (nécessaires à ma soif d'apprendre, et qui me font avancer à mon tour). Idéalement, ils peuvent aussi combiner les deux... ceux-là, je les appelle "les sages"...
Rédigé à 22h10 dans Moi, Psy | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Après ce dernier mandala, nous sommes revenus au yoga, et c'est là que mes ennuis ont commencé.
J'avais toujours un peu mal à la tête. Rien de méchant, un peu comme ces jours d'été où la chaleur écrase le crâne, incitant à aller se terrer à l'ombre avec des rafraichissements. A priori, je ne voyais guère de contre-indication au yoga, au contraire, puisqu'il s'agit d'un sport à visée thérapeutique plus que compétitive. J'ai donc décidé de continuer les exercices.
Etant donné que nous avions pris du retard sur l'horaire, la prof nous a prévenues qu'elle adaptait son programme, et elle nous proposait de passer directement à un exercice très puissant, mais demandant une grande réceptivité. Cet exercice se pratique de préférence le soir, car il est très énergisant et il est essentiel de prendre un temps de relaxation et de repos après sa pratique, temps que nous aurions encore le temps de prendre avant de finir la journée. Elle nous a donc demandé si on se sentait prêts à le faire.
Cela m'a intriguée, forcément, et comme en plus je ne me sentais pas au mieux de ma forme, j'ai naïvement demandé ce qui se passait si on pratiquait mal cet exercice? question inattendue, peut-être, en tout cas, la réponse n'était pas claire. J'ai vaguement compris que cet exercice chamboule les énergies et on peut être à côté de ses pompes toute la journée si on le pratique assidument dès le réveil.
L'exercice consiste en gros à lever les bras pour se remplir d'énergie, puis à se coucher à plat ventre en remerciant, sept fois, chacun à son rythme, les yeux fermés. J'ai commencé l'exercice et environ au milieu, il m'est arrivé un désagréable incident: j'avais reculé sans m'en rendre compte, et en me relevant, je me suis cognée dans la table des mandalas qu'on avait rangée derrière moi. Mon mouvement était doux et je n'ai pas eu mal, mais j'ai ouvert les yeux et vu que j'avais dérangé le groupe, en particulier les animatrices, et je me suis sentie terriblement maladroite.
En parallèle, l'exercice avait non seulement décuplé mon mal de crâne, mais en plus je commençais à être vaguement nauséeuse.
La relaxation en silence qui a suivi n'a rien changé, peut-être parce qu'elle se pratiquait à plat ventre alors que j'aurais plutôt dû me reposer sur le dos.
Les exercices de yoga qui ont suivi n'ont rien arrangé non plus, au contraire. J'ai rapidement dû m'arrêter, car la moindre position basculée en avant augmentait ma migraine au point que je commençais à craindre de devoir aller vomir.
Dans ces conditions, arriver à la fin de la journée était un vrai soulagement. Même si je me sentais terriblement déçue d'avoir ainsi gâché la dernière heure, je restais ravie des expériences précédentes. Nous avons fini par un "debriefing", d'abord en regardant tous les mandalas réalisés par le groupe, puis, comme nous avions commencé le matin par nous présenter avec nos attentes, figurées par le choix d'un caillou déposé dans un grand bol plat rempli de sable, nous devions à présent expliquer pourquoi nous avions choisi ce caillou (dans quel état nous étions en arrivant), et comment nous avions vécu ces découvertes (dans quel état nous étions à présent).
Ce tour de table était vraiment intéressant car chaque expérience était à la fois constructive et très personnelle. Il y avait un caillou choisi avec une aspérité pour symboliser une colère, il y avait des aigreurs d'estomac, du stress, du mal-être à l'arrivée qui s'étaient envolés. Il y avait aussi deux personnes qui avaient trouvé perturbant les mandalas, pour des raisons opposées: la première parce qu'elle s'était sentie bloquée par la structure du dessin construit, alors qu'elle est d'habitude décrite comme quelqu'un de très structuré justement, la seconde parce qu'elle avait l'impression d'être infantilisée par le retour à un exercice aussi simpliste, presque naïf (amusant de noter que c'était, de loin, la plus jeune du groupe!). Et enfin il y avait moi, qui étais arrivée en pleine forme et super motivée, et repartais avec une terrible migraine (mais néanmoins ravie).
Je suis partie, et en quittant la pièce, j'ai réalisé combien j'étais "à côté de mes pompes" et au bord des vomissements, même si le mal de tête s'était atténué. Il fallait quand même que je fasse en voiture les 15km me séparant de chez moi, mais je n'ai pas osé prendre l'autoroute, je suis d'abord sortie de la ville pour aller vomir dans la campagne (vieux réflexe datant de mes grossesses...). En arrivant chez moi, j'étais désolée de me présenter dans un tel état... heureusement tout le monde allait bien, et je suis montée me coucher après une dernière étape la tête dans la cuvette, en me demandant si j'avais attrapé une gastro.
Mais non: au bout d'une heure au calme à écouter ma petite famille préparer le souper joyeusement sans moi, je me suis senti beaucoup mieux et je suis descendue les rejoindre, même si je n'ai pas osé manger grand-chose, et j'ai pu vaquer à mes occupations habituelles dans la soirée. J'ai montré mes mandalas à tout le monde pour la plus grande surprise de tous - tiens, Maman dessine?
Et c'est Mari Charmant qui a eu le mot de la fin en rigolant de mon air piteux pendant qu'il se régalait de ma part: "dis donc, ce ne serait pas ton yoga machin chose qui t'aurait mise dans cet état-là?".
Voilà donc qui m'apprendra à mal bousculer mes énergies (c'est aussi moi qui ai fait de l'urticaire en thalasso, après tout!)... je n'ai jamais fait de migraines de ce type, en tout cas, pas de cette violence et qui plus est, qui viennent et repartent aussi vite sans médication. C'est un peu curieux, mais en quittant l'assemblée dans ce sale état, j'avais comme l'impression d'avoir pompé les problèmes dont les autres s'étaient sentis soulagées. D'où le besoin de vomir. Quelle drôle d'idée.
J'ai attendu toute une semaine pour oser refaire un mandala au calme, ce que j'ai fait dimanche, et c'était parfait. Cela m'a pris une heure, l'heure d'une sieste, mais ma journée m'a semblée dix fois plus remplie ensuite. Et je n'ai pas eu mal à la tête...
Rédigé à 22h01 dans Les Mandalas, Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Comme je l'ai expliqué dans les notes précédentes, l'expérience du mandala m'a absolument fascinée. J'ai eu l'impression que je me libérais d'un vieux blocage, mon incapacité d'expression graphique, en place depuis mon enfance. Le yoga m'a paru plus familier, car il s'agissait d'une introduction pour débutants qui me rappelait mon cours régulier de stretching. La séance de la matinée a tout de même eu pour effet d'augmenter mon métabolisme, et j'étais donc franchement affamée avec un début de mal de crâne (de mon cerveau glouton!) quand nous avons pris, tardivement, la pause pique-nique au bord du lac.
A notre retour, nous sommes passés sur le thème de l'après-midi, qui, après l'ancrage et le travail d'enracinement du matin, passait sur la prise de conscience de la couronne avec un travail sur un mandala structuré, cette fois, et pour finir une série d'exercices de yoga associés.
Contrairement au mandala d'intuition que nous avions pratiqué le matin, le mandala structuré est tout d'abord construit selon des régles géométriques précises. Je serais d'ailleurs tentée d'utiliser des outils pour le rendre plus rigoureux, mais nous devions le faire à main levée, car l'effort de concentration que cela demande fait partie du processus de concentration, de recentrage qui est essentiel à la portée de l'exercice.
Une fois construit la structure de 2 ou 3 séries de lignes, carrés, losanges et cercles inscrits les uns dans les autres successivement de l'extérieur vers le centre (d'où le recentrage, forcément équilibré dans cet exercice, qui doit se pratiquer sans tourner le papier), nous avions la liberté du remplissage: gommer, remplir, avec des formes ou des couleurs de notre choix, mais pas la liberté du thème: nous devions représenter notre couronne.
Mise en confiance par l'exercice du matin et les règles géométriques parfaitement structurantes, j'ai très vite construit la structure et eu envie d'y mettre 4 couleurs vives et complémentaires, violet et jaune, bleu et vert, dans des formes fortes et simples à l'extérieur, gommant le cercle original d'enveloppe (la protection) pour mieux représenter la couronne. Et j'ai complété l'intérieur en figuratif, en le chargeant un peu trop sur la fin car il me restait du temps - un peu dommage, avec le recul, mais j'étais quand même contente du résultat.
Rédigé à 21h04 dans Créer, Les Mandalas, Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Je rêve peu, notamment en semaine, sans doute parce qu'il me faudrait dormir un cycle de plus pour bien rêver... je me réveille parfois autour de minuit avec l'impression d'avoir un rêve à saisir alors que je viens à peine, me semble-t-il, de m'endormir, mais le rêve a disparu. Il reste les pensées: dans ce demi-sommeil, elles sont agitées, essentielles et étranges, comme si toutes les pensées parasites de la journée avaient disparu pour laisser émerger, dans tout leur éclat, seulement les idées les plus essentielles, les concepts les plus significatifs, et aussi, entre les faits d'hier et les questions de demain, les trajectoires de possibles connexions inattendues qui m'apparaissent soudain comme des évidences, au coeur de la nuit, alors que de jour, je n'en verrai plus que l'étrangeté.
Je respecte toutefois cet emballement de mon cerveau la nuit, car il est très fructueux: il enrichit ma créativité, mon intuition, ma perception des autres. Je suppose que c'est aussi par ces mécanismes que j'apprends, car beaucoup de ces pensées sont nourries des efforts intellectuels de mon travail ou de mes lectures. Simplement, si je me réveille à demi-consciente au milieu de la nuit, je ne suis pas vraiment dans la réalité, et j'ai une étrange intimité avec ces pensées, comme si les concepts et moi ne faisions plus qu'un...
L'expérience la plus étrange que j'ai faite dans ce domaine date de l'époque du bac. Après une révision trop intense du programme de maths, j'ai rêvé que j'étais une exponentielle (un objet mathématique représentant le fait de grandir sans cesse de façon toujours plus accélérée). Je suis incapable de me souvenir de ce que la perception de ce rêve mais c'est le meilleur exemple que j'ai trouvé à raconter de la folie qui m'habite parfois dans ce monde du sommeil!
J'ai eu le droit à une jolie petite évasion onirique il y a 8 jours (comme promis à Carole la voici enfin!).
J'ai rêvé de la maison de mes voisins. C'est un chalet immense et tarabiscoté dans la réalité, et dans mon rêve, j'ai soudain réalisé que c'était en fait une cathédrale, avec de hauts murs épais comme un château du Moyen-Age, et au Sud, une aile en forme de chapelle, comprenant le laboratoire (mes voisins ont en effet une pièce de ce nom au sous-sol, héritage du propriétaire précédent qui était un étrange Professeur Tournesol à la retraite) au-dessus de laquelle on trouvait les chambres des enfants.
Comme nos enfants s'entendent bien justement, j'ai eu dans ce rêve l'occasion de monter dans une de ces chambres au Sud, dans le toit de la chapelle, et de regarder par la fenêtre ouverte au Sud.
C'était une fenêtre en ogive comme on en trouve dans les églises, et elle révélait, entre les grands arbres, un paysage de toute beauté: au fond, de majestueux sommets parés de neiges éternelles, et allant vers eux, tout en douces sinuosités, un chemin tranquille, dans la verdure des pâturages ensoleillés.
J'étais frappée par la beauté et la sérénité de ce tableau, mais aussi, intriguée... au Sud de la maison de mes voisins, derrière les grands arbres qui leur font de l'ombre, il y a certes un paysage tranquille et ensoleillé, mais beaucoup plus quelconque, et surtout, il y a... ma maison.
Remplacée par ce tableau magnifique.
Etrange perspective...
Au réveil, il m'est resté la logique des connexions: je m'étais couchée l'esprit un peu agité me demandant ce que j'allais chercher et trouver à l'initiation au mandala & yoga quelques-jours plus tard. Or ma future voisine (dont le terrain s'intercale entre le mien et celui de mes voisins actuels, donc aussi dans ce paysage) est également prof de yoga, d'où l'association yoga->voisins. Et le paysage comme un tableau parfaitement encadré dans la géométrie régulière de l'ogive renvoyait certainement mon esprit à la symbolique du mandala, comme les rosaces de vitrail...
Restait la beauté du paysage, image que j'ai stockée précieusement dans ma collection de beaux rêves... je ne sais pas la dessiner avec la perfection qu'elle a dans mon esprit, mais j'en ai repris quelques thèmes dans le premier mandala que j'ai dessiné.
Et tout cela est très lumineux, doux, ressourçant pour moi... je vous en souhaite autant.
Rédigé à 22h40 dans Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Il y a quelques semaines, alors que je réfléchissais à ces questions de "synchronicité", j'ai eu l'idée inhabituelle d'aller acheter du bon fromage à la laiterie locale, en prévision du passage de mon beau-frère pour souper. En entrant, j'ai regardé les affichettes sur la vitrine, et l'une d'elles a attiré mon attention: il s'agissait de la pub pour un dimanche découverte sur yoga et mandala. Je suis entrée acheter le fromage, et en sortant, j'ai encore regardé de plus près l'affiche, pour voir si ce cours avait lieu ici. En fait, non, alors je me suis juste dit qu'il faudrait que je me renseigne d'ici la rentrée sur les cours de yoga donnés au fitness local, et j'allais partir quand une dame apparemment sortie de nulle part m'a gentiment interpellée: "vous la trouvez jolie? je viens juste de la mettre...".
Interloquée j'étais, pour le coup! une petite voix intérieure s'est mise à rigoler: tiens tiens, si tu n'arrives pas à te décider à aller au yoga, le yoga vient à toi...
"C'est vous qui donnez ce cours?"
Elle n'avait pas du tout l'air de l'idée que je me faisais d'une prof de yoga, mais plutôt l'air familier, gentille, et pas très différente de moi (je ne pense pas franchement ressembler à une yogi - lol). Nous avons échangé quelques phrases: c'est aussi elle qui donne les cours auquels j'envisageais de m'inscrire à la rentrée, et elle habite ici. Mais j'avais besoin de réfléchir, je ne prends jamais de décisions à chaud; et je n'ai pas répondu clairement à sa question sur mon intérêt.
Le lendemain, toutefois, je suis revenue noter le numéro de téléphone, puis après quelques échanges et incertitudes sur un nombre de participants suffisant, je me suis donc retrouvée parmi 6 autres curieuses dimanche matin, avec la prof de yoga et l'animatrice en mandala qui avaient sympathisé à une formation il y a quelques mois et qui avaient décidé suite à cette expérience de proposer ensemble cette journée découverte.
... un petit mandala pour la route... (pas de moi celui-là: il manque les couleurs - lol!)
Rédigé à 22h47 dans Créer, Les Mandalas, Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Comme il me restait une dizaine de minutes après avoir fini mon premier mandala, j'en ai profité pour en faire un rapide, correspondant plus à l'idée que je m'en faisais au départ. Nous n'avions pas de compas ni de règle, mais j'ai quand même bricolé une rosace avec les disques à disposition, et posé sur le papier une ébauche de réflexion en cours.
Bien plus conforme à mon esprit ultra-cartésien, donc ;-)
Rédigé à 21h50 dans Créer, Les Mandalas, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dire qu'il y a quelques-jours en cours, j'expliquais dans un com à Vero que j'étais incapable de dessiner. Je n'ai pas menti: je dessine très mal, comme un enfant de 8 ou 10 ans, et j'ai été traumatisée par ma nullité aux cours de dessins du collège où j'étais largement dans les pires cancres irrécupérables, incapable de rendre autre chose qu'un dessin naïf ou une feuille gondolée de tâches trop diluées. Me rendre au cours de maths après cette épreuve était un soulagement indicible, et même en école d'ingénieurs, le dessin industriel est resté ma bête noire, la seule matière où j'ai osé, ma moyenne me le permettant, rendre une copie quasi-blanche (j'ai juste assuré 1/20 le 0 étant éliminatoire!)...
Mais... "seuls les imbéciles ne changent pas d'avis".
Il se trouve que j'avais l'occasion de participer ce week-end à une journée découverte du yoga et du mandala, connu aussi sous le nom de dessin centré (comme l'a expliqué la prof, cette terminologie passe mieux en France et en Belgique car elle sonne moins "secte"!).
C'est une histoire un peu trop longue et curieusement riche en découvertes pour être résumée en une seule note, mais pour commencer ce soir, pour moi l'essentiel est dans ce que j'ai, à mon étonnement le plus total, sorti de ce premier exercice, en une trentaine de minutes, simplement mise en condition par un groupe accueillant et exclusivement féminin, l'absence d'esprit de compétition, et 1h30 d'exercices inhabituels pour moi allant d'un posé de caillou collectif dans un vase ensablé à la position du lotus avec le pouce enroulé (oublié le nom technique!) en passant par une danse de la fertilité (sic!) ou le dos rond du chat...
J'avais présenté mes objectifs en début de séance:
Bref, sur l'objectif 2, bingo. Je me suis complètement décomplexée sur ce coup-là - j'ai enfin osé dessiner quelque-chose de simple mais qui sortait de ma tête et qui représente quand même quelque-chose. Le but de l'exercice ici était simplement de réaliser un mandala intuitif sur notre ancrage autour de notre centre, après une relaxation guidée sur le thème d'une petite graine à planter dans la nature.
Voilà ma représentation. J'aimerais la mettre en mots, expliquer comment je l'ai construit, mais je crois que c'est contraire à l'exercice... Seul le titre l'accompagne, et on ne le choisit qu'une fois le mandala terminé, pour moi c'était clairement "où je suis" comme réponse au thème de l'ancrage.
Je crois que je commence à comprendre pourquoi LadyR fait tant d'éloges de l'art-thérapie (la prof de mandala suit justement une formation dans ce domaine) et pourquoi le développement de l'estime de soi exploré par Vero s'accompagne de dessins...
Rédigé à 22h17 dans Créer, Les Mandalas, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Alors voilà, c'est tombé sur moi: faut que j'organise le menu du repas pour 120 personnes, moitié adultes moitié enfants, pour la fête de l'école d'Ondine. Ecole Montessori auto-gérée par les parents - qui doivent donc prendre un charge l'une ou l'autre tâche à un moment ou un autre.
Vu mon emploi du temps chroniquement surchargé, mes voyages et cie, je me suis portée volontaire pour des tâches plus ponctuelles mais pas moins compliquées, comme ici aider le comité à organiser cette fête de fin d'année.
Cette fois, il a été décidé de rationnaliser ce repas, qui était sous forme de buffet canadien "chacun-apporte-sa-spécialité" les années précédentes. Cela allait très bien quand l'école était plus petite, mais avec la croissance des effectifs, l'an passé il y avait 10 fois trop de nourriture et quasi tout le monde est parti sans s'en soucier à l'arrivée d'un gros orage, laissant un cauchemar logistique aux quelques courageux GO restés par mégarde... et en plus, apparemment des parents se sont plaints que le repas n'était pas équilibré, que des familles avaient juste amené des chips et que leurs enfants n'avaient mangé que cela. En réalité, il y avait un bol de chips... et 20 bols de toutes sortes de super plats, salades en tous genres, fruits, fromages, ce qui me laisse vraiment, mais alors vraiment songeuse!
Bon, je suppose que ce sont les mêmes parents à qui le traiteur qui fournit les repas de midi à l'école s'évertue à expliquer que non, cela ne sert à rien qu'il double les quantités de légumes, vu qu'il en jette déjà la moitié qui lui revient tous les soirs (ce qui prouve bien que si les enfants en question ont envie de plus de légumes, ils ont tout-à-fait la possibilité de se resservir, mais quand Maman-mange-tes-légumes-c'est-bon-pour-toi n'est pas là, que croyez-vous qu'ils font? pfff, comme dirait Vero...).
Bref, l'organisatrice en chef n'étant pas plus que moi une experte en organisation de repas de masse bio dynamique végétarien sans gluten sans lactose, nous avons spécifié un menu très simple avec buffets de salades crudités-pâtes-patates-taboulé, des glaces en cornet et bâtons et des biscuits/gâteaux secs, maison ou pas, pour le dessert, sachant que l'école offre le rôti pour le BBQ.
Rôti? mais on fait quoi pour les végétariens? j'ai pensé à un plateau de fromages, mais s'ils sont versés dans la diététique, ils ne mangent sans doute pas de fromage non plus? Le problème que je ne les connais pas... au fait, le rôti, c'est du porc? cela pose un problème? bon, bref, pour l'instant, on a laissé ces questions de côté... et j'ai fait un super tableau excel pour calculer et répartir les portions à amener par chaque famille comme demandé par super organisatrice qui n'avait pas du tout envie de téléphoner à 30 familles pour optimiser leur apport culinaire (puisqu'un sondage a montré qu'elles préféraient amener plutôt que payer la nourriture, toujours selon le principe de chacun-met-la-main-à-la-tâche).
Maintenant, j'angoisse, est-ce que cette attribution autoritaire de "Kerleane et Super Organisatrice ont choisi le menu unilatéralement... FAmille X fait 8 portions de tomates-mozarella et achète 8 glaces... Famille Y amène 8 portions de salade verte, avec la sauce, 4 baguettes et un assortiment de biscuits..." ne va pas faire des histoires? Mais comment faire autrement? un menu fixe centralisé (refusé par le sondage) ou chacun-amène-sa-bouffe-rien-que-pour-lui (et bye-bye le partage)?
C'est quand même là que je trouve c'est bien compliqué de rendre les gens heureux dans une société pleine d'individualités... Pfffffff!
Un peu angoissée aussi, et s'il n'y a pas assez à manger? j'avais affreusement mal géré la logistique d'un voyage de groupes quand j'étais ado en comptant sur mon appétit, oubliant celui des mecs de 18 ans et 30 kilos plus lourds de muscles... j'avais sacrifié ma part, jeûnant en pénitence, mais cela n'avait pas suffi... j'ai pas osé dire à Super Organisatrice que j'avais un tel précédent, elle va sûrement adorer mon tableau Excel, mais je me sens d'avance un peu bureaucrate incompétente sur ce coup-là.
Je suis curieuse de vivre la suite...
Rédigé à 20h05 dans Humeurs, Kate Reddy, Psy | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Louise était pleine de vie.
Bébé déjà, joufflue, joyeuse, bruyante, elle était la fierté de Marie-Jeanne, qui ne manquait pas de la prendre partout avec elle, du jardin à la cuisine, de l'église au champ, de la foire à l'épicerie, ravie des commentaires admiratifs des matrones du village. Quelle belle enfant Marie-Jeanne avait faite là! celle-là ne donnerait guère de soucis à sa mère: cela se lisait dans le rose de ses joues potelées et le brillant de ses yeux bruns, et la Lisette du bois l'avait même confirmé en lisant l'avenir dans son marc de chicorée.
Vaillamment charpentée, grande et forte pour son âge, Louise aida donc Marie-Jeanne depuis sa plus tendre enfance, au potager, au lavoir, à l'étable, au poulailler. Elle ramassait plus de pommes de terre, après la moisson d'août, qu'elle n'en mangeait de tout l'hiver, et pourtant elle avait bon appétit. Elle ne craignait ni le gel, ni le vent, ni la boue, ni les brûlures du soleil: dehors par tous les temps, toujours volontaire pour la moindre course à faire ici ou là, elle trottait du matin au soir, et il faut bien dire que l'occupation, en ce temps et lieu modeste, ne lui manquait pas. Elle nourrissait les cochons, qui craignaient déjà sa poigne alors qu'elle n'avait pas douze ans; à quinze ans, elle aidait au vêlage et plumait les volailles, les pieds dans la boue, les mains dans la fiente, sans se soucier de la vaine coquetterie qui semblait tant tourner la tête aux autres filles de son âge. Elle était bien occupée, va, et avec les grand-parents qui prenaient de l'âge, les petites soeurs pas encore dégourdies, et les parents restés sans fils, il était clair que la ferme aurait toujours besoin de ses bras, de ses jambes, de sa tête...
... De sa vie.
Et Louise était heureuse ainsi, chaque jour à vaquer tant et si bien que les années passaient déroulant leurs saisons, parsemées de naissances, de départs et de retours, mais marquées de la même certitude: Louise était là. Louise s'occupait de tout.
Louise était pleine de vie.
(Papyrus à suivre ici)
Rédigé à 22h10 dans Créer, Les Papyrus | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Elisabeth était si légère qu'elle semblait risquer s'envoler à tout instant vers ce royaume des rêves qui séparent les deux mondes, et qui lui était étrangement familier, comme à tous ceux que la vie hésite à garder, oscillant au gré d'un mal capricieux.
Car Elisabeth se consommait depuis l'enfance, souffle après souffle, chaque jour plus ténu au rythme des flambées des fièvres nocturnes, marque de son épuisant combat contre les mauvais esprits. Elle en gardait la peau blanche, tendre et diaphane, des êtres de la nuit. Mais Elisabeth résistait; Elisabeth avait la force intérieure des filles de granite, dont elle portait encore, par les hasards génétiques, les yeux gris-bleu et les mèches auburn. Ce délicat équilibre animait son visage fin d'un subtil rappel de l'éternelle harmonie entre le caillou et le lichen tels qu'on les trouve encore, entremêlés dans les chaos les plus profonds des forêts de chênes et de foyards, là où se tinrent, en des temps si lointains qu'ils ne sont plus accessibles à notre mémoire, les furieux combats des puissances naturelles. C'est pourquoi sans doute son visage était-il si émouvant, au-delà de sa maigreur, de sa petitesse, de sa faiblesse: Elisabeth avait la grâce d'une fille d'elfe.
Ce que le manque de force lui rendait à jamais inaccessible dans notre violent monde de la matière, Elisabeth avait su le puiser ailleurs. Le rêve, puis le livre, puis l'écriture, la construisirent plus sûrement que le plus lointain des voyages; elle y rencontrait tour à tour l'autre, l'art et l'exotisme, les idées les plus audacieuses... Par ce pélérinage intellectuel, elle fit peu à peu sien le monde des idées, s'enrichissant de vocabulaire et de concepts comme d'autres s'enrichissent de bijoux et de châteaux.
Et quand Elisabeth eut ses 20 ans, les progrès de ce monde pour la passion duquel elle menait son combat inégal vinrent enfin à sa rescousse. Il lui faudrait à jamais se passer de celui des ses poumons malades qu'une chirurgie au nom barbare de pneumothorax avait affaissé pour la sauver un peu encore, mais l'autre put finalement être nettoyé, parfaitement, à la streptomycine.
Alors, le souffle toujours ténu mais désormais préservé, Elisabeth remercia Marie-Jeanne, pour la patience et le dévouement qui ne lui avaient jamais fait défaut, et elle lui exprima enfin son désir le plus profond: voler de ses propres ailes, jusque tout là-haut, à Paris, là où le monde des idées était tellement plus vivant et accessible, là où elle pourrait enfin trouver un travail à la mesure de ses capacités: dactylo, secrétaire, documentaliste... Marie-Jeanne eut bien de la peine et du souci de laisser ainsi s'envoler son fragile oiseau vers un monde aux curieux attraits dont elle n'avait guère l'idée elle-même, mais il n'était pas dans sa nature d'aller contre l'ordre des choses. Elle avait bien assez prié la Vierge Marie, mère de Jésus, et Sainte-Anne, mère de Marie, pour qu'elles l'aident à garder encore ce dernier poussin en vie toutes ces dures années où elle avait cru la perdre 10, 20, 50 fois; elle pouvait donc bien la laisser aller de son gré maintenant, avec juste, au cas où elle trouverait sur sa route d'autres mauvais esprits, les précieuses médailles protectrices aux effigies de ces saintes mères patrones, bien cachées au milieu du linge dans la valise.
Ainsi Elisabeth s'envola-t-elle vers une autre vie, d'autres rencontres, des amours même - peut-être, sûrement? Mais personne n'en sut jamais grand-chose. Elisabeth revenait juste pour les vacances, chaque fois plus légère, mais rayonnant désormais de cette légèreté infiniment grâcieuse et lumineuse, à qui sait les regarder, des rêveurs devenus heureux.
Rédigé à 22h02 dans Créer, Les Papyrus, Psy | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Enfin la suite de mon papyrus des Trois Soeurs... bonne lecture.
Anne était vive et gracieuse; Anne était fine et forte à la fois.
Anne mettait de l'ardeur à l'ouvrage, comme toutes les femmes de la famille - à part sa benjamine bien sûr, mais Elisabeth devait épargner ses efforts pour sauvegarder le peu de santé qui lui restait.
Anne n'avait pas l'incroyable endurance de son aînée Louise, mais elle n'en était pas moins active du matin au soir. Elle s'appliquait en particulier à des ouvrages demandant plus de patience et d'habileté sur lesquels Louise ne s'attardait guère, comme le crochet à dentelle qui lui occupait les mains le temps de mener la vache paître ici ou là.
Anne aimait les histoires des veillées comme des romans, celles des chants des grand-mères comme de l'église. Elle aimait rêver aussi, à ces princes lointains qui l'emporteraient dans le tourbillon d'une danse, vers le monde coloré et bruyant de ces belles toilettes qu'elle voyait parfois se promener aux beaux jours dans les rares automobiles qui osaient s'aventurer jusqu'au hameau.
Louise se moquait bien d'elle alors: "Ces grandes dames seraient donc plus heureuses que nous, sous le seul prétexte qu'elles sont mieux habillées? Mais les oeufs dans lesquels elles trempent une petite cuillère en argent à leur repas du matin (c'est la fille à Lisette qui l'avait rapporté à Louise), ces oeufs sortent de notre poulailler. Elles ont besoin que nos poules soient bien soignées, plus que nous n'avons besoin de rêver à l'ennui de leurs journées. Laisse donc ces chimères à Elisabeth, après tout la pauvre n'a pas assez d'ouvrage pour se remplir l'esprit, et puis cela lui enlève l'angoisse dans ses insomnies..."
Alors Anne hochait la tête, et retournait à son ouvrage en silence. Le crochet occupe les mains plus que l'esprit, et la vache n'était pas une compagnie bien bavarde. C'est pourquoi le soir en rentrant, elle s'empressait d'aller retrouver Elisabeth, qui lui résumait l'une ou l'autre de ses lectures du jour, tandis qu'Anne lui racontait dans le moindre détail ses rencontres de la journée. Elles comparaient aussi leurs ouvrages de dentelle et de couture, qu'Elisabeth pratiquait avec plus de talent encore. Mais la toile de bel ouvrage, les galons et les rubans, coûtaient bien trop cher à Marie-Jeanne pour leur permettre de réaliser les toilettes de leurs rêves, comme celles des revues de Paris que la femme du docteur prêtait régulièrement à Elisabeth.
Ainsi passaient les jours et les saisons, et Anne devenait vraiment plus belle et plus audacieuse. Au bal du café de la colline, elle croisa enfin son prince. Il n'en avait certes pas le costume trois-pièces, ni l'automobile vrombissante, mais tout de même une belle prestance, le souffle inépuisable pour faire sauter les danseurs au son de sa bombarde jusqu'au coeur de la nuit, et surtout il la faisait rire.
Alors Anne devint adulte. C'était des temps bien troublés alors; les belles automobiles ne venaient plus, remplacées par celle de l'occupant de temps à autre, paniquant les belles filles qui allaient se cacher devant le potentiel danger de cette autorité bravache. De la guerre, Anne voyait donc surtout rougeoyer les bombardements qui ravivaient le soleil couchant au coeur de la nuit, rappelant du haut de la colline où étaient les ports et les ponts stratégiques, pourtant lointains. Ces années-là furent bien longues, entre la ferme, les grossesses et les naissances. Puis la guerre passa comme toutes les guerres, et Anne aidait toujours Marie-Jeanne et Louise; mais Elisabeth s'était envolée, et Anne, qui rêvait encore, se languissait d'autant plus d'une autre vie plus tourbilonnante, plus joyeuse, plus facile - en un mot, plus moderne.
Heureusement, le monde changeait et l'opportunité se présenta pour le mari d'Anne, qui avait un peu d'instruction, d'aller tenir les livres de comptes au gré de l'état à l'arrière protégé de ses nouvelles guerres, lointaines celles-là. Alors enfin vint le temps pour Anne de quitter la ferme, son poulailler, son potager et les chemins creux du bocage impropres aux belles automobiles pour se rapprocher des grandes dames qui la fascinaient toujours autant, puisque toute la famille allait s'installer désormais là où l'armée logeait ses fonctionnaires.
Et Anne s'étourdit de cette nouvelle vie, de ces nouvelles rencontres, de ces nouveaux usages. Son goût pour la lecture et le crochet, ses enfants bien élevés et sa bonne mine lui permirent d'approcher les épouses de bonne famille dont son admiration et sa naïve curiosité rompaient l'ennui. Elle apprit vite les menus détails d'une maisonnée bien tenue - l'emplacement du pli sur le couvre-lit, l'ordre des couverts sur une belle nappe, les hors-d'oeuvre et le plateau de fromages aux repas de famille - mais aussi comment bien s'habiller, se maquiller, parler. Elle prit l'habitude d'emmener toute la famille aux bains de mer pour les congés payés, et inscrivit les enfants à l'internat de la ville pour leurs études secondaires, loin, bien loin des vaches et du crochet.
Puis vint une nouvelle guerre, en Afrique cette fois. Restée seule en métropole, avec les enfants aux études, elle rentra donc au pays, avec le permis tout frais de conduire l'automobile, fierté du mari, et la sienne aussi, un peu. Mais la guerre passa, comme toujours, et vinrent enfin des temps plus tranquilles, avec une maison à eux enfin, et tout le confort moderne, une grande cuisine en formica, et bientôt même la télévision!
Alors Anne continua d'aider Louise, et Marie-Jeanne qui vieillissait courageusement, à ramasser les oeufs et les pommes de terre, à éléver des lapins et faire fleurir des roses, à recevoir pour Noël et les vacances ses enfants et petits-enfants nés en ville désormais, mais aussi Elisabeth, qui leur ramenait à tous les livres, les disques, les parfums et les toilettes de Paris....
Car Anne rêvait toujours, les mains occupées, l'esprit vagabond, à une vie qu'elle n'aurait plus le temps de réinventer désormais - ses enfants peut-être?
Rédigé à 22h33 dans Les Papyrus | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
La perspective historique que James Redfield ne fait qu'effleurer en quelques phrases dans son roman fait l'objet de la première partie, introductive mais nettement plus détaillée et documentée, de l'essai de Jean Staune. Voici donc ma tentative de synthèse pour cette partie spécifiquement.
Le premier chapitre rappelle l'évolution de la pensée humaine, qui commença par créer des Dieux pour répondre à ses deux profondes angoisses existentielles - partagées par les hommes et femmes de tous lieux et de tous temps: la difficulté à trouver une explication cohérente, un sens, à ce que l'on vit, d'une part, et au fait que l'on meurt, d'autre part. Puis vint l'ère de la pensée rationnelle, dont les balbutiements posés par les Grecs il y a 2500 ans prirent vraiment leur essor à la fin du Moyen Age dans la société occidentale, avec les découvertes astronomiques qui cessèrent de placer l'Homme au centre de l'univers, puis le développement des autres sciences dans la foulée - notamment, en biologie, la théorie de l'évolution, qui acheva de déstabiliser l'Homme dans sa certitude d'être unique, élu des Dieux. Quel désenchantement! Et les grands penseurs cités dans ce chapitre se succèdent pour en explorer les conséquences, jusqu'à montrer que la suite logique et inévitable de cette ère moderne, cumul de la pensée rationnelle et matérialiste, est la modification de l'Homme par lui-même (génie génétique, intelligence artificielle...).
Le deuxième chapitre reprend cette perspective historique, mais sous un angle différent: celui de la condition humaine elle-même, abordée sous l'angle de la philosophie et des grandes traditions religieuses au cours du temps. L'auteur note d'une part que les fondements moraux et éthiques du "comment vivre" sont communs à ces dernières depuis des milliers d'années (même si ces grands principes n'ont pas toujours, pour ne pas dire pas souvent, été respectés!). Mais ces principes ont toujours été construits sur la base de conceptions non matérialistes du monde (ce qui les rend cohérents, c'est l'hypothèse déiste sous-jacente d'une "autre" réalité à atteindre/approcher). D'autre part, il explique que l'humanisme et le matérialisme ne sont pas compatibles; leur combinaison est sans issue, car les Droits de l'Homme, conçus sans le socle du déisme, n'ont pas de fondement (logique, rationnel) face à une pensée, une civilisation matérialiste, dont la parfaite évolution (logique, rationnelle) ne peut conduire qu'au "meilleur des mondes" matérialiste comme expliqué au premier chapitre. D'où l'importance de revnir à cette question fondamentale: notre existence (en tant qu'êtres humains - notre condition humaine) a-t-elle un sens?
Une fois ainsi posé le problème, l'auteur présente dans le troisième chapitre sa démarche pour l'étudier. Il reprend de nouveau la perspective épistémologique du premier chapitre, mais pour la projeter au XXIème siècle avec le pari suivant: de même que notre civilisation a connu un changement de paradigme (règles, conceptions, hypothèses de base constituant le socle de la science/la connaissance) en passant du monde ptolémien au monde newtonien, le XXème siècle était la charnière pour changer de nouveau de paradigme, et passer au monde einsteinien. Ce sont d'abord les avancées dans la physique de l'infiniment grand (relativité) et de l'infiniment petit (quantique) qui ont, indéniablement, entraîné ce changement de paradigme, pour nous entraîner dans une conception du monde physique où les notions d'incertitude, imprédictibilité, incomplétude, indécidabilité, indétermination, redeviennent des notions fondamentales... et scientifiquement prouvées. Mais aussi, d'après l'auteur, les avancées plus récentes en logique, biologie, et étude de la conscience - selon lui, les sciences de la vie ayant toujours du retard sur les sciences de la matière dans l'évolution de la connaissance humaine, ces avancées ne sont pas encore largement reconnues. C'est pourquoi il propose de nous expliquer ces avancées, en trois chapitres pour chacun de ces domaines, en partant des sciences de la matière bien reconnues auhourd'hui, et en posant le pari que les sciences de la vie vont connaître la même révolution que celle qu'a connue la physique au XXème siècle - maintenant! Enfin, il dévoile peu à peu son credo - le chapitre s'intitule "Vers de nouvelles lumières...", et se termine ainsi:
Si la vision réductionniste, mécaniste et déterministe que la modernité nous a donnée de l'homme et du monde est vraie, il faudra l'admettre. (...) [Sinon], la chose la plus importante [à faire aujourd'hui pour notre civilisation] sera de le dire (...): il s'agit d'une condition nécessaire (mais non suffisante!) à notre survie, la seule qui fera apparaître une nouvelle source de lumière remplaçant celle qu'a fait exploser le "désenchantement du monde".
Et voilà... comment les 425 pages qui suivent vont-elles suffire à résumer les principales avancées scientifiques susceptibles d'apporter un éclairage (la lumière!) à ce questionnement existentiel? je suis dévorée de curiosité... et je m'en vais de ce pas poursuivre ma lecture.
Rédigé à 21h36 dans Culture, Science et technologie, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Marie-Jeanne avait trois filles.
A l'aînée, il manquait la beauté.
A la benjamine, il manquait la santé.
La cadette avait tout hérité.
...
Et Marie-Jeanne observait ses trois filles, ses petites devenues femmes, soupirant en son fort intérieur:
A Louise, il manque le rêve.
A Elisabeth, il manque la force.
A Anne, il manque la sérénité.
Qu'avait-elle donc oublié quand elle les avait enfantées, puis élevées, puis accompagnées?
Mais il était trop tard à présent; son temps à elle n'était plus de ce monde. Son âme s'affaiblissait, l'éloignant chaque jour un peu plus des soucis des vivants. Mais plus elle s'envolait, plus la ribambelle de ses pensées inquiètes tournoyaient dans son esprit fatigué, enfermées dans ce crâne devenu si exigü que même les mots n'arrivaient plus à en sortir. Son regard seul s'affolait par moments du désespoir de ne pas savoir partager les images de l'autre côté, paniquant Louise et faisant pleurer Anne. Elisabeth seule restait sereine, car elle avait suffisamment balancé entre les deux mondes pour ne plus en avoir peur.
Marie-Jeanne rompit finalement les amarres une nuit de grand vent, laissant derrière elle la rustique empreinte d'une vie besogneuse et pleine de poésie pourtant, au travers des deux guerres et des étranges mutations de ce siècle encore inachevé.
Marie-Jeanne n'avait jamais voyagé plus loin que le grand champ de foire; c'est pourquoi ce dernier grand voyage était d'autant plus étourdissant pour elle. Comme elle avait la foi robuste aux croyances de son temps et de son lieu d'ancrage, c'est Saint-Pierre qui l'accueillit à la porte de son paradis.
- Bienvenue Marie-Jeanne. Tu nous arrives bien légère déjà, mais je vois qu'il te reste un dernier fardeau à déposer avant de te reposer enfin. Quel est donc ce souci que tu ne peux oublier?
- Ah, mon bon père, ce sont mes filles. Elles sont bien braves toutes les trois, mais elles me donnent du tracas. L'aînée abat du travail comme dix, le monde s'arrêterait de tourner qu'elle essaierait de le relancer encore, mais elle en oublie de s'arrêter regarder la beauté autour d'elle; elle est comme ces machines qui viennent dans les champs et dans les fermes à présent; de bonnes mécaniques bien utiles ma foi, mais il leur manque comme un peu d'âme. La benjamine, c'est le contraire; elle a bien failli passer ici avant moi, et plus d'une fois; la beauté du monde est sa compagne de tous les jours, qu'elle soit poème ou aquarelle; mais elle est trop légère pour l'univers des vivants, qu'elle effleure à peine. La cadette enfin a tracé son chemin comme moi, de façon plus classique; elle est belle et elle est forte; elle a travaillé et elle a aimé, elle a enfanté et elle a guidé, elle a rêvé et elle a réalisé; mais elle doute toujours, et n'est jamais satisfaite de son sort; sans ses soeurs pour lui occuper les mains et l'esprit, elle pleurerait tout le temps.
Saint-Pierre sourit.
- Je vous ai entendue, et je sais comment vous soulager de ce souci, Marie-Jeanne. Regardez...
Il y avait là en effet derrière Saint-Pierre un immense univers, rempli des lumières de la Connaissance, sous toutes formes des plus simples aux plus complexes telles que les esprits des hommes et des femmes de tous les temps les avaient façonnées au gré de leurs découvertes et de leur imagination. Il y avait les symbôles et les rituels, les chansons et les tableaux, les brevets et les romans...
Et là devant Marie-Jeanne, soudain les formes d'une femme inconnue, plus vieille et burinée encore, avec d'épais cheveux gris retenus par une longue tresse, d'étranges habits aux couleurs chaudes et des bijoux de bois, de pierres, de cuir et de plumes.
La femme lui sourit, et lui parla dans une langue aux sonorités inconnues et pourtant limpide:
- J'ai ici une légende qui attend votre visite...
Rédigé à 22h54 dans Culture, Les Papyrus, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Enfin plongée dans "La prophétie des Andes", j'ai continué d'y avancer. Je le lis par petits bouts d'abord parce que c'est un mauvais roman - complètement décousu, une sorte de série B du livre avec un patchwork de personnages et de lieux sans travail descriptif sérieux ni construction soigneuse de la trame du récit, genre ce qu'on apprend au collège au cours de français: rien d'étonnant à ce que le manuscrit ait été refusé par tous les éditeurs au départ... Ensuite parce que je le lis en anglais, ce qui n'est pas trop difficile car c'est de l'américain sans sophistication descriptive, très accessible pour moi, mais cela ralentit tout de même mon assimilation. Enfin, parce que ce livre ayant visiblement plus d'intérêt comme outil de développement personnel que comme lecture de chevet, je prends mon temps pour réfléchir aux thèmes qui y sont abordés.
J'ai déjà publié les réflexions que la première prophétie, sur l'importance d'être attentif aux coincidences, m'inspiraient.
Sur la deuxiéme, qui met en perspective l'évolution historique de la civilisation occidentale jusqu'à notre monde à l'entrée du 3ème millénaire, ma réflexion est restée bloquée trois bonnes semaines. J'ai relu le chapitre, en vain, trouvant le sujet juste effleuré, et mal amené en plus, avec cette rencontre dans l'avion qui finit sans mot de la fin dans une stupide course poursuite à Lima... Comment approfondir ce sujet-là?
Mais supposons, pour le piment de mon propre récit ;-), que les coincidences aient fait leur travail... ainsi m'est venue cette obsession du non-sens de l'histoire des petites Sarah du Vél'D'Hiv, entrelacée de dimanche à mardi dans mon quotidien baladeur. Mardi soir, cette obsession m'a conduite au rayon livre du coin presse-librairie de l'aéroport, espérant pouvoir feuilleter le fameux bouquin "pléblicité" par Psycho mag. Mais je ne l'ai pas trouvé, et à la place, c'est ce pavé qui a fini dans mes mains:
"Notre existence a-t-elle un sens? Une enquête scientifique et philosophique"
De Jean Staune, Préface de Trinh Xuan Thuan.
Ce cher TXT, dont "la Mélodie secrète" avait profondément chamboulé mes convictions religieuses d'antan, quelque-part autour de l'été de mes 20 ans... Il m'avait été recommandé par une étudiante en astrophysique avec qui j'avais fait un bout de chemin entre le Poitiers médiéval et la Bretagne maritime cet été-là. Une référence.
J'ai donc feuilleté ce livre et il m'est apparu évidemment que c'était exactement le livre dont j'avais besoin pour aller plus loin dans mon questionnement existentiel.
Je ne l'ai ouvert qu'une fois assise dans l'avion, et malgré l'heure tardive, malgré la journée remplie de réunions, malgré le classement de 150 mails que je venais de réaliser entre-temps - mon petit marathon habituel à l'aérogare -, j'en ai lu près de 50 pages avant l'atterrissage une petite heure après. Mieux: ma bonne humeur montait au fil des pages!
J'ai continué d'en déguster une petite part aujourd'hui. Car il s'agit là encore, comme pour la plupart de mes lectures fondamentales, de dégustation plus que de gloutonnerie; je relis parfois 3 fois certains paragraphes pour bien les assimiler, car l'auteur a un esprit de synthèse apparemment très développé, et chaque phrase me paraît expliquer clairement ce qui me prendrait personnellement 3 pages à décrire (et de travers, en plus! lol).
J'ai fait quelques recherches sur l'auteur aussi, qui sont sorties tellement contrastées, manichéennes presque, que je me sens obligée de me forger ma propre opinion...
Et pour commencer, ce que j'en ai déjà lu m'a justement apporté la vue plus approfondie que je cherchais sur le sens de l'histoire, mais ce sera l'objet de ma prochaine note - décidément, synthétiser une synthèse n'est pas franchement un exercice dans lequel j'excelle...
Rédigé à 22h59 dans Culture, Science et technologie, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
"Il était une fois, il y a de cela très longtemps, trois sœurs qui vivaient ensemble dans un champ. Ces trois sœurs étaient très différentes les unes des autres par leur taille et leur façon de se vêtir. Une des trois était petite, si jeune en fait qu'elle ne pouvait que ramper à la naissance, et elle était vêtue de vert. La deuxième portait une robe d'un jaune brillant et elle avait une façon bien à elle de se sauver toute seule lorsque le soleil brillait et que la brise lui caressait le visage. La troisième, l'aînée, se tenait toujours très droit et, étant très grande, essayait de protéger ses deux sœurs. Elle portait un châle vert pâle et sa longue chevelure blonde battait au vent.
De fait, les trois sœurs ne se ressemblaient que sur un point: elles s'aimaient beaucoup et ne se séparaient jamais. Elles étaient convaincues qu'elles ne pourraient supporter la séparation.
Un jour, un étranger apparut dans le champ des trois sœurs. C'était un petit Indien droit comme une flèche et brave comme l'aigle qui tournoyait haut dans le ciel. Il savait parler aux oiseaux et aux petits frères de la terre: la musaraigne, le tamia et les renardeaux. Et les sœurs, celle qui ne savait que ramper et celle aux longs cheveux, étaient bien intriguées par le petit Indien. Elles le voyaient porter une flèche à son arc, sculpter un bol avec son couteau en pierre, et se demandaient bien où il pouvait aller le soir.
Tard cet été-là, une des trois sœurs disparut. C'était la cadette en vert, celle qui ne savait que ramper. Elle pouvait à peine se lever dans le champ sauf lorsqu'elle trouvait un bâton sur lequel s'appuyer. Ses sœurs la pleurèrent jusqu'à l'automne, mais elle ne revint pas. Une fois de plus, le petit Indien revint visiter le champ des trois sœurs. Il vint ramasser des roseaux près d'un ruisseau voisin pour fabriquer des flèches. Les deux sœurs qui restaient le surveillèrent et regardèrent avec émerveillement l'empreinte de ses mocassins sur le sol où il était passé.
Ce soir-là, la deuxième sœur, celle vêtue de jaune et qui voulait toujours se sauver, disparut. Elle ne laissa pas de trace, mais il est possible qu'elle ait mis les pieds dans la foulée du petit Indien. Il ne restait plus qu'une sœur. Elle demeurait grande et droite, sans jamais s'incliner de chagrin, mais il lui semblait qu'elle ne pouvait vivre seule en cet endroit. Les jours raccourcirent et les nuits s'allongèrent. Le châle vert perdit sa couleur. Il avait pris de l'âge et semblait tout usé. Le vent avait défait sa belle chevelure blonde de jadis. Jour et nuit elle espérait le retour de ses sœurs, mais en vain. Sa voix, lorsqu'elle les appelait, était triste et mélancolique comme le vent.
Puis un jour, lorsque fut arrivé le temps des récoltes, le petit Indien entendit la plainte de la troisième sœur qui avait été laissée toute seule dans le champ. Il en eut pitié, la prit dans ses bras et l'amena chez ses parents. Quelle surprise l'attendait! Ses deux sœurs se trouvaient en toute sécurité dans la cabane des parents et la joie de la revoir enfin était grande. Le petit Indien les avait tellement intriguées qu'elles l'avaient suivi pour voir où et comment il vivait. Elles avaient tellement aimé la chaleur de son abri qu'elles avaient décidé de passer l'hiver avec lui. Et elles faisaient leur possible pour lui venir en aide.
La petite sœur en vert, qui avait maintenant atteint sa pleine maturité, tenait les casseroles pleines de nourriture. Sa sœur en jaune se laissait sécher sur une étagère en prévision de repas futurs. La troisième sœur se joignit à elles, prête à broyer le grain pour le petit Indien. Jamais plus on ne les sépara.
Tous les enfants connaissent ces trois sœurs et en ont besoin tout autant que le petit Indien. En effet, la petite sœur en vert est le haricot, sa sœur en jaune est la courge, et l'aÎnée aux longs cheveux blonds et au châle vert est le maïs." (Légende Mohawk)
Les trois sœurs sont les trois principales cultures pratiquées traditionnellement par les Iroquois (ligue des 5 nations): la courge, le maïs et le haricot. En savoir plus...
Rédigé à 21h19 dans Culture, Les Papyrus, Promenades, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dimanche après-midi, le grand soleil du matin nous a permis d'aller pique-niquer en montagne, et c'est tout emplie de la sérénité de cette balade en famille que je m'asseois un moment dans le jardin, à notre retour, avec le Psychologies magazine d'avril (je rattrape mon retard de lecture...).
Mon humeur commence à se gâter avec l'article sur "Second life", qui explique comment quelques millions de gens s'inventent une seconde vie... plus belle? certes: avec plus de sexe, d'argent, de pouvoir, de célébrité. Virtuels. C'est glauque...
Et derrière cet article, une pub. Pas une de ces pubs futiles sur une crème de nuit ou un complément alimentaire. Une pub pour le dernier livre de Tatiana de Rosnay, la petite-fille du figuier pour moi, puisque c'est sa note expliquant le titre "The Fig Tree" de son blog qui me l'avait fait découvrir à mes débuts dans la rue des psycho-blogs, où elle tient une grande vitrine.
Ce livre est suffisamment médiatisé, déjà best-seller international et futur film, pour que je n'en rappelle pas l'histoire. Pour moi, assise dans mon quotidien merveilleux de quiétude et de verdure, peu importe le livre, ce qui me frappe en plein fouet, c'est juste le fond rouge de ces mots "Le 16 juillet 1942, Sarah, 10 ans, est raflée, comme quatre mille autres enfants."
4000 enfants au Vél'd'Hiv. 4115, ou 4051, les chiffres exacts varient un peu, mais 4000 en tout cas.
Et tout de suite, dans ma tête, la douloureuse tristesse de la chanson de Goldman, que je ne peux plus écouter sans pleurer depuis que je suis maman, "comme toi":
Elle s'appelait Sarah elle n'avait pas huit ans
Sa vie c'était douceur rêves et nuages blancs
Mais d'autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C'était une petite fille sans histoire et très sage
Mais elle n'est pas née comme toi ici et maintenant
J'ai reposé le magazine, je me suis mise pieds nus, je suis allée m'asseoir en tailleur sur l'herbe, sous le soleil, face à la montagne, et je me suis encore une fois demandé: pourquoi tant de drames là-bas, loin de moi dans le temps ou dans l'espace, mais malgré tout portés à ma connaissance, conceptualisés, traduits des mots (raflée!) et des nombres (4000!) en images (Sarah... la photo... mes filles), en émotions qui m'explosent soudain le fin fond de mon cerveau reptilien de maman mammifère... ainsi ma vie à moi est sans drame, mais ces drames existent ailleurs... pourquoi?
C'est quoi le sens de tout cela?
Et ce drame-là, ce morceau de génocide en marche en juillet 1942, m'a soudain obsédée comme tout ce que j'ai pu lire, voir, entendre, sur la shoah, depuis ma découverte de ces horreurs grâce à un documentaire de la bibliothèque de ma classe de CE2. Je revois encore l'étagère...
Alors, tard dimanche soir, j'ai vérifié les chiffres dans le Quid, et j'ai regardé mes filles dormir, me répétant qu'elles ne risquent rien, elles, ici et maintenant.
Lundi matin, déplacement à Genève pour une réunion dans le quartier des organisations internationales, je croise à deux reprises des groupes d'enfants, en rang de deux, mélange coloré, bruyant, joyeux, et l'horreur me revient dans les yeux. 4000... 200 groupes d'enfants comme ceux-ci? Des petits, des grands, des maigres, des gros, des timides, des hyperactifs, des filles et des garçons. Des mômes... Comme les vôtres. Comme les miens.
Lundi soir, aéroport. Un gamin qui hurle, et toute l'aérogare semble incommodée... Malaise. Peut-on seulement concevoir la même situation, puissance 4000?
Mardi matin, je marche encore, mais cette fois dans le 15ème arrondissement, sans savoir que le Vél d'Hiv n'est pas bien loin; il y a là une boulangerie qui sent si bon le pain français, une boucherie, un coiffeur, la poste... et une école maternelle, des parents qui y conduisent leurs petits, se saluent, échangent quelques mots. Tranches de vie. Le ciel est grand bleu. Mais moi je ne peux m'empêcher de projeter ce quotidien que j'observe un peu détachée là en 2007 dans le Paris d'il y a 65 ans.
Et finalement, j'arrive sur les boulevards près de la Seine, je regarde les grands immeubles qui arborent fièrement toutes sortes de logos de notre société d'abondance et de bonheur, Yves Rocher, HP, TF1... la beauté, la technologie, la communication.
Alors je vais bosser, voir mes collègues et mon client, discuter projets, problèmes et solutions, continuer, de mon mieux, ma petite tranche de vie à moi... après tout, Goldman chantait aussi:
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
Mais tout de même, je voulais venir dire ici que je n'ai toujours pas trouvé... le sens de tout cela.
Rédigé à 23h42 dans Culture, Humeurs, Psy | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Les promenades au bord du Léman sont un enchantement, à condition d'éviter les dimanches de fin d'hiver (à moins d'avoir encore la curiosité d'expérimenter la notion d'embouteillage piétons-deux-roues juniors).
J'ai un petit faible pour les hippocampes de Vevey et leurs souples cavalières, qui m'offrirent cet hiver ce cliché de pure énergie.
Un faisceau de grâce...
Sur la même rive, mais plus à l'Ouest: le port de Vidy cher à Benoît.
Rédigé à 23h05 dans Promenades, Suisse | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Au-delà du re-centrage, et de la réappropriation de l'importance de mon corps à travers les soins, la qualité de la nourriture et les séances de sport que je suivais assidument l'après-midi, ce séjour m'amena rapidement à m'interroger sur ma relation aux autres.
Le premier axe vint de la "petite liste des gens que j'aime".
J'ai commencé la liste, et je n'avais pas envie de m'arrêter.
Je ne suis pas quelqu'un de passionné, d'exclusif, capable de l'étourdissement aveugle d'un amour absolu auprès duquel toute autre relation apparaîtrait bien fade. Bien sûr, je suis passée, bébé, amoureuse, enceinte, allaitante, par ces périodes de folie hormonale qui nous guident par tous les sens dans la construction d'une puissante relation à un autrui dont les pas entremêlés aux notres marquent à jamais l'imaginaire de notre destin. Ces êtres-là sont bien évidemment sortis les premiers de ma liste. Mais au-delà d'eux, aussi tant d'autres, croisés ici ou là, car j'avais envie de mettre sur cette liste tous les petits détails que j'aime chez untel, unetelle, untelautre... famille, collègues, voisins, amis... qu'aucune passion ne m'a jamais éclipsés.
J'ai fini par décider de faire la liste à l'envers, pour que l'exercice ait une quelconque utilité: identifier les quelques personnes avec qui je trouve difficile de construire une relation positive, et réfléchir à ma perception de leurs défauts, pour mieux les détourner, et de leurs qualités, pour mieux les valoriser.
Exercice utile effectivement, car il m'a démontré que je n'ai pas de colère... J'ai lu ici, chez Benoît, Vero, Manue, Carole, des notes très intéressantes sur la colère, sur le pardon, mais ces notes ne me parlent pas: peut-être suis-je, comme Evelyne/alibi-bi avant son accident cérébral, handicapée des émotions (mon score de QE est très bas...)?
Pour moi, face à ces gens difficiles, pas de colère, mais plutôt, de la compassion, et un gros effort de patience, me mettre dans leur langage, dans leur vision, pour arriver à échanger et avancer ensemble quand même, un peu; et aussi l'esquive, presque un jeu, ne pas les énerver, "faire avec".
La colère, chez moi, c'est un moment d'agression: de la peur avant tout, peur de la violence, de la méchanceté, de l'injustice, de l'abandon. Je n'ai pas de force dans ces occasions: ma voix tremble, mon coeur dérape, mon estomac se noue, et bientôt, les larmes - une infinie tristesse...
Comme je déteste ces expériences que je trouve humiliantes depuis que j'ai atteint l'âge de raison, j'ai passé une large part de ma vie à optimiser ma relation aux autres pour ne pas déclencher ces émotions négatives. Et je me sens mieux ainsi. Même si ce n'est pas courageux, mais alors, pas courageux du tout... je suis de ceux qui fuient, je ne sais pas faire front; une antilope, pas une lionne!
Mais parfois les antilopes sauvent leur peau en apprivoisant les lionnes...
L'écrasante majorité de mes relations me sont ainsi apparues, dans cet exercice de bilan au calme, loin des émotions d'un moment, étonnamment positives, et en fait, cela m'a emplie de joie.
J'avais désormais l'impression que je verrais toujours avant tout du positif dans toute personne nouvellement rencontrée, et même dans les plus difficiles.
Avec le recul, c'est à peu près à ce moment-là que je me suis débarrassée de l'essentiel de mon reste de timidité, qui m'a tant fait rougir de la peur du jugement d'autrui, pendant des années.
Rédigé à 20h11 dans Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Petit trésor trouvé dans mes balades internet autour de "la Prophétie des Andes", une synthèse sur l'Eveil de Henri Plee, fondateur du premier dojo occidental à Paris dans les années 50:
1.Le debut de la chronique
2.Les Conditions pour l'Eveil
3.Les 13 renoncements indispensables à ceux qui veulent progresser...
Une fois n'est pas coutume: je me tais...
... Bonne lecture.
Rédigé à 10h33 dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Premier matin, visite médicale, puis les 5 premiers soins, je ne sais plus trop lesquels parmi bain, douche, jets en piscine, hydrojet, enveloppement d'algues, massages...
La visite médicale est sans histoire. Je n'ai ni problème de poids, ni varices, juste le haut du dos très tendu - abus du travail sur écran, et nature sujette au stress "crispeur d'épaules". Mais on va y remédier: je sors avec une petite fiche personnalisée me promettant qu'on va me dorloter un max toute cette semaine.
Dès le premier soin, j'ai la vessie pleine - buvez, éliminez, qu'ils disaient! heureusement il y a des tisanes et fontaines à disposition partout. Entre les soins, après passage aux toilettes (mais qu'est-ce que çà draine!) je vais me reposer sur les transats, accompagnée de musique douce... et je me détends, doucement, mes pensees se ralentissent, je me re-centre...
Le soin phare du jour, c'est un massage sous affusion d'eau de mer, en fin de matinée, avec un baume aux huiles essentielles (lavande, etc). Sublime détente! Mais à la fin du soin, la masseuse m'adresse la parole, intriguée, un peu inquiéte: "là, sur la nuque, c'est tout rouge - excès d'adrénaline! trop de stress, ce n'est pas bon pour vous cela - pourtant, je sens que vous êtes gentille et sentimentale, faîtes attention, c'est dangereux tout ce stress! vous êtes étudiante?" Je suis surprise (ai-je l'air si jeune? sur quelle perception base-t-elle son jugement, nous n'avons même pas parlé?), je lui explique que non, je bosse, j'ai 2 enfants, et je suis venue justement faire une cure anti-stress pour me relaxer et me refaire une santé, à titre préventif... Elle regarde de plus près, s'interroge; pourrait-il s'agir simplement d'une piqure d'insecte? une araignée peut-être? je loge sur place? bizarre, mais bien vérifier ma chambre, mon lit, mon oreiller tout de même...
Un peu intriguée, je finis ainsi cette matinée, et rapidement, je n'y pense plus. Jusqu'au soir... car soudain, tout mon corps commence à me gratter! les jambes, les bras, le tronc, se couvrent de boutons puis de plaques rouges, chaudes, boursouflées...
Une belle crise d'urticaire!
Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Allergie, virus, ma peau m'a déjà fait de telles réactions en quelques occasions. Mais là, le mystère reste entier. Je vais voir le médecin du centre après une nuit agitée par les démangeaisons - elle est étonnée; certaines personnes font des réactions à l'eau de mer chaude; peut-être aussi suis-je allergique à l'huile essentielle de lavande utilisée dans différents soins? En fait, j'ai re-testé tout cela depuis: la réaction ne s'est pas reproduite. C'était autre chose.
A posteriori, l'hypothèse virale est apparue très plausible, car mes enfants sont tombés malades en mon absence et elles m'avaient déjà contaminée puisque j'ai fini par tousser à mon tour en fin de séjour. Mais pendant quelques jours, je me suis interrogée sur la cause de cette violente réaction de ma peau, alors que je venais enfin prendre soin de moi en général; et cela n'a fait que renforcer l'intuition qui m'avait menée ici: ce corps qui est le mien, je dois en prendre soin...
Rédigé à 18h38 dans Ailleurs, Moi, Psy | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Premier matin au réveil en ce mois de novembre 2004, impatiente, je prends tout de même le temps de coucher mes objectifs sur papier avant d'enfiler mon peignoir pour me rendre à la visite médicale - de ce texte, voici, retranscrit ici, l'essentiel.
J'ai décidé de prendre cette semaine pour faire face à moi-même. Un petit bilan de tiers de vie (en étant optimiste!). Une pause loin de mon quotidien, sans contraintes domestiques ni professionnelles. Juste m'occuper de moi. Prendre du recul.
Pour m'aider dans ma démarche, j'ai pris les "petites listes à faire pour mieux profiter de la vie" du magazine Psychologies. Je crois que je me connais assez bien, à présent. J'ai fait beaucoup de tests sur leur site web notamment, et je n'ai rien appris. Je suis heureuse, équilibrée. Ma démarche n'est pas tant une recherche thérapeutique de réparation, de guérison auto-centrée, mais plutôt, un objectif de prévention, pour passer l'hiver mieux que l'an passé, pour prévenir le retour de certains troubles dont je ne souffre pas ces temps-ci, tels que mon rhumatisme à la hanche, ou ma fatigue chronique (qui, curieusement, n'a pas réapparu cet automne malgré le rythme fou que je me suis imposé). Je veux refaire le plein d'énergie pour la réinjecter dans ma vie: à [Mari Charmant], aux filles, à [mon employeur].
Ces derniers temps, une réflexion revenait tout le temps. Ayant repris confiance en moi professionnellement après le cap difficile de juin-juillet, je me suis reposé des questions essentielles sur "à quoi je sers".
Je revois le jour de ma confirmation. C'était il y a 17 ans hier, quasi à la moitié du chemin déjà parcouru. Quels étaient les mots exacts? Il y a eu 2 moments-clé, dans mon souvenir. Il me faudrait retrouver mon journal d'alors pour les détails. Mais je me souviens très bien de cette journée. 14h30, la rencontre, un choc d'énergie, puis, juste avant la cérémonie, ce mystérieux "çà va?", puis la cérémonie elle-même, les lumières, la musique, et la confirmation elle-même, quels étaient les mots? "Tu iras loin"? J'en ai retenu une immense dose de confiance en moi, mais aussi, l'impression d'avoir une mission à accomplir.
C'est cette mission que je cherche aujourd'hui.
Il me semble que j'ai reçu un trop plein de dons pour la vie que je mène aujourd'hui.
Comme quoi, je tourne en rond. Ces questions sont toujours entières pour moi aujourd'hui - plus de deux ans plus tard. Je suis simplement un peu plus avancée dans ma quête de réponses. En particulier, partant de ce que mon intuition m'avait inspiré en m'envoyant thala-délasser enfin mon corps trop ignoré par mon orgueilleux intellect qui s'y trouve pourtant fort bien hébergé, j'ai mieux compris l'importance de mieux habiter et soigner ce corps pour avancer globalement, même si c'est pour moi un long et difficile chemin. Et la page suivante, c'est mon corps qui l'a menée - prochain épisode...
Rédigé à 22h17 dans Moi, Psy, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Comme prévu en conclusion de notre évasion-duo estivale, je m'organisai pour partir une semaine en évasion-solo thalassothérapeutique, un vieux rêve que je souhaitais réaliser depuis la naissance d'Ondine, mais que différents événements dont la marée noire de l'hiver 2002-2003 m'avaient fait reporter.
Choix de la date, d'abord: novembre s'imposa rapidement, étant à la fois mon mois de prédilection pour le ressourcement, un mois de basse saison permettant de bénéficier de meilleurs tarifs à l'écart des foules, et ce mois de la transition, toujours brutale ici en altitude, des douces journées d'ocre-tobre au monochrome glacial neige-nuages-nuit de l'hiver débutant après la Toussaint.
Choix du lieu, ensuite. J'aurais aimé partir sur la côte atlantique, sur une de ses îles ou sur la côte basque, mais au départ de Suisse et à cette saison, il m'aurait fallu sacrifier deux journées rien que pour le voyage. Je décidai donc de descendre en Méditérannée, à une heure de low cost de Genève, et je choisis rapidement Antibes, bien que le centre n'y donne pas directement sur la mer, pour la spécialisation en cure "Harmonie Energie" proposée là-bas, ce qui permettrait de tester en une semaine différents soins énergétiques en plus de la cure - une première pour moi.
Choix de la compagnie, enfin. Je ne cherchai pas inviter une copine; j'avais besoin de ce temps rien que pour moi, pour me retrouver seule 6 jours, pour me recentrer, coupée de tout - Mari Charmant, les enfants, le boulot, la maison, la famille, etc... Par contre, je pris soin de remplir mes bagages avec quelques outils essentiels. Deux livres sur le Qi Gong et la médecine énergétique, histoire de me familiariser avec le vocabulaire (à l'époque, je n'avais jamais entendu parler de méridien ni de chakra); 2 ou 3 Psychologies Magazine en retard de lecture; et surtout, "Petites listes à faire pour mieux profiter de la vie", un petit guide publié dans un de ces numéros, et un cahier pour m'aider à formaliser ma démarche d'introspection.
Pour n'avoir strictement aucun souci d'organisation ou de planification, je choisis l'option pension complète diététique, et je louai une voiture à l'aéroport afin d'avoir la liberté d'aller me promener dans la région au gré de mon humeur.
Rédigé à 22h10 dans Ailleurs, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Il y a quelques mois, j'ai eu la curiosité de demander à mes parents quels étaient à leurs yeux ma plus grande qualité et mon plus gros défaut.
Mon père n'a pas répondu. Je suis toujours étonnée de voir combien il peut être bavard et tourné vers les autres tout en ne dévoilant rien de ses valeurs et convictions les plus profondes, même à ses intimes, il faut tout deviner par une fine observation, et encore, on ne sera jamais sûr de rien. Cette question-là était trop directe: il a esquivé, comme toujours si habilement qu'on ne s'en est même pas rendu compte!
Ma mère a joué le jeu par contre, sans préméditation, et le résultat m'a beaucoup surprise, surtout par sa spontanéité et son assurance: pour la qualité, je suis fidèle (elle a cherché d'autres termes plus précis ensuite, style "loyale", et elle a encore ajouté "travailleuse"), pour le défaut... tous ceux de mon père, qu'elle ne veut pas énoncer, mais elle dit cela en rigolant. (Donc, pour le défaut, lire entre autres le paragraphe ci-dessus. Sauf que je ne crois pas être bavarde. A part ici - lol)
Fidèle, moi? quelle étrange miroir elle me renvoyait là. Je suis partie à plus de mille km d'elle, j'oublie parfois de téléphoner le dimanche, je ne viens pas pour Noël et j'ai passé quelques étés sans mettre les pieds chez eux malgré l'attrait de leur côte bretonne à cette saison. Mais peu importe ces détails sans doute: après tout, je ne l'ai jamais trahie ou abandonnée (quelle drôle d'idée d'ailleurs - je me sentirais effectivement bien incapable de trahir ou abandonner ma propre mère!).
J'ai rangé cela dans un coin sans plus y penser, jusqu'à ce jour où j'ai eu la curiosité de faire un test de personnalité orienté bilan de compétences professionnel (eh oui c'est le même test qui tourne sur les blogs ces jours-ci). Car voilà ce qui est sorti du test, en terme de qualités inhérentes à ma personnalité, et dans cet ordre:
honnête, intègre; fiable; loyale; respectueuse des autres; souple, adaptable; fine, habile; réfléchie; observatrice; dotée d'un fort esprit d'analyse; intuitive; capable de prévoir et d'anticiper; dotée du sens de l'humour, notamment un humour un peu ironique.
Alors là, j'ai été vraiment étonnée. Je connaissais bien une partie de la liste, qui ressort dans mes évaluations de fin d'année au boulot, mais cette emphase sur la loyauté et la fiabilité exprimant finalement exactement ce que ma mère avait voulu exprimer en cherchant le mot juste m'a vraiment surprise.
Comme quoi, rien de tel qu'une mère pour connaître son enfant, même de 35 ans et n'ayant plus toutes ses dents!
PS: pour les défauts, qui vont avec d'ailleurs... ce sera une autre note ;-)
Rédigé à 22h04 dans Moi | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Voilà déjà quelques semaines que mon début d'échange littéraire avec LadyR s'est arrêté sur la promesse d'une note concernant "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen, cet autre vaccin anti-romantisme qui me préserva sans doute de bien des désillusions amoureuses par la suite.
Donc, ayant cette note sur le feu (ou plutôt, encore au frigo) et rien de plus urgent à mettre sous la dent des quelques lecteurs de ce blog, je me décide ce soir à m'y attaquer sérieusement. Sur un sujet de ce type, ma première démarche est toujours de chercher un peu de documentation pour enrichir ma propre réflexion, alors que je commence par googler ["belle du seigneur" site:.blogs.psychologies.com] au cas où dans le coin quelqu'un aurait déjà fait une note sur ce roman.
Effectivement, je trouve une note de Charlotte sur son blog "Le démon des mots", datant d'octobre, et surtout, le commentaire suivant:
"(...)Je mets aux côtés d'Albert Cohen cet autre immense écrivain qu'est Marcel Proust qui, comme Cohen a su montrer l'homme dans ce qu'il a d'universel : petitesse, jalousie, gout du pouvoir, vulgarité..."
Rédigé par: églantine | le 17/10/2006 à 15:53
Alors: morte de rire... depuis que j'ai ouvert ma liste de coincidences, j'en vois partout, je vais finir par devenir complètement illuminée à ce rythme. Ici, retour à la case départ: il faut donc absolument que je lise Proust?
Et du coup la question existentielle suivante: je fais une note sur BdS moi-même, ou bien un com sur la note sur BdS du blog de Charlotte (va se demander pourquoi je débarque 6 mois après sa publication...)? euhhhhhh... ben j'y réfléchirai demain soir...
Rédigé à 22h10 dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C'est par une série de coincidences que l'on rentre dans "La prophétie des Andes". C'est ainsi que le premier chapitre est construit, mais ce qui est plus amusant encore, c'est que la légende construite autour de ce roman fait que nombre de ses 20 millions de lecteurs témoignent ici ou là de la série de coincidences... qui les ont conduits à ce livre.
Et voilà que je fais partie du club! et encore, dans ma note d'hier, j'ai oublié de préciser que j'avais mis le livre dans ma valise après avoir lu la rubrique "Le livre qui a changé ma vie" d'un Psychologies Magazine d'il y a quelques mois (vu mon retard chronique de lecture... cela devait être le numéro de décembre 2006).
La page Wikipedia sur la synchronicité donne de bons points de départ pour explorer le sujet. J'y ai retrouvé les références à Carl Jung, dont les théories m'ont toujours parlé à l'inverse de celles de Freud (mais bon, je ne suis pas formée en psycho, il doit y avoir des subtilités qui m'échappent). Mais aussi les références d'études sceptiques, et un intéressant article de Psychologies Magazine qui oriente le sujet sur un outil de développement personnel, de "conscientisation".
Car c'est cela qui est intéressant avec les coincidences, à mon avis. Voilà mon analyse: c'est dans notre tête que nous mettons en relation des évènements qui n'ont pas de causalité, de relation scientifiquement avérée. Que ces évènements soient reliés effectivement sans que cela soit formalisable avec nos connaissances scientifiques d'aujourd'hui relève donc clairement de la foi (=croyance). Mais sans chercher le "pourquoi", si on regarde le "comment", cette mise en relation, que nous appelons spécifiquement "co-incidence", est une opération explicite de notre intelligence. Nous percevons l'"incidence" de différents évènements dans le monde qui nous entoure, et nous les mettons en relation: "co-".
Pour que cela se produise souvent, il nous faut donc
1) interagir avec ce monde, le plus richement et le plus finement possible, pour percevoir un maximum de ces incidences (et donc se donner plus de chances de rencontrer des improbabilités statistiques de combinaison): noter, mémoriser, classifier tous ces évènenents (qui sont parfois de simples pensées, voire des rêves, à peine formalisés dans notre cerveau).
2) connecter ces évènements: les mettre en relation, rechercher une éventuelle causalité, et à défaut, s'interroger sur la "synchronicité" non causale de ces évènements pourtant clairement reliés dans notre perception. Ce qui peut conduire à tout un enrichissement de vie intérieure, qui conduira certains à Dieu, d'autres simplement à une grande richesse d'esprit -analyse et synthèse-, d'autres plus loin encore à une meilleure connaissance de soi, du monde et des autres, etc...
J'aime bien dans ces conditions le terme de "conscientisation". Les synchronicités me paraissent n'avoir de sens qu'avec le pré-requis de la perception et de la conceptualisation par un être vivant - i.e. sa conscience.
Plus on est conscient, attentif et réfléchi, sur le monde qui nous entoure, nos relations aux autres, et nos mécanismes de pensées internes (mémoire, émotions, volontés...), plus on peut observer ces "synchronicités".
D'où, à juste titre, leur utilisation en développement personnel (conscientisation), car en développant l'observation de ces coincidences, on développe forcément la perception ("incidences") et l'intelligence ("co-").
Alors... amusez-vous bien...
Rédigé à 23h45 dans Psy | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Au coeur de cet hiver, j'avais croisé une note de Carole sur le "forum-liberté" qu'elle animait alors (et qui a disparu depuis apparemment) sur le livre et le film "La prophétie des Andes", qu'elle n'avait pas trouvé intéressant, mais qui semblait être une référence connue de tous. Curieuse d'en savoir plus, j'avais cherché sur google plus d'informations, et découvert que ce roman était effectivement un best-seller et souvent utilisé à des fins de développement personnel, bien qu'il s'agisse d'un récit de pure fiction.
Voyant que certains lecteurs se plaignaient de la piètre qualité de l'écrit dans sa version française, je cherche alors à savoir si la version anglaise était plus intéressante, pour l'acheter en VO le cas échéant. Et là, surprise, le titre anglais "The celestine prophecy" me rappelle un livre trouvé l'an passé à la foire des bouquins d'occasion organisée chaque année dans mon village au profit des paysans de montagne, et stocké dans ma petite bibliothèque en réserve pour le jour incertain où je reprendrai vraiment le temps de lire des romans... je grimpe au galletas, et effectivement, en deux minutes chrono, je le retrouve, c'est bien lui!
Et je le mets de côté pour les vacances.
Et les vacances arrivent, mais j'ai croisé un essai et des magazines en route qui me détournent encore de cette lecture.
Vient enfin ma semaine de formation. A tout hasard, je le mets dans la valise, pour lire à l'hôtel le soir.
Et j'arrive à l'hôtel, mais avec mon ordinateur portable et un document à délivrer pour le lendemain matin pour ne pas bloquer mes collègues sur un projet multi-partite urgent. Malgré mon lever dans la nuit, le voyage et ma journée de cours, je règle les points les plus faciles, puis je me couche et je me lève encore tôt pour attaquer la partie difficile l'esprit clair et livrer la spécification à 8h, avant de retourner en cours. Pas le temps de lire, bien entendu. Ce sera encore pour les calendes grecques.
Sauf que...
J'ai perdu ma veste. Enfin, pas exactement. J'ai égaré ma veste que je retrouverai le lendemain matin après une série de quiproquos improbables. Et dans ma veste il y avait mes clés. Et ces clés me permettaient d'ouvrir ma voiture. Dans laquelle était resté mon ordinateur...
Je me suis ainsi retrouvée à faire le pied de grue, les mains vides, pendant une éternité, à attendre un taxi qu'on m'avait en fait commandé pour une destination erronée, à quelques dizaines de mètres de mes clés que personne ne savait retrouver, en regardant inquiète ma voiture restée toute seule au milieu d'un parking isolé avec l'incongruité de ses plaques suisses dans une région où il n'est pas rare de brûler des véhicules à la moindre saute d'humeur sociale. Pas bon...
... mais j'ai décidé de le prendre avec philosophie: advienne que pourra. Je me suis aussi demandé, dans ce temps mort interminable propice aux pensées vagabondes, si Benoît le cocreateur avait retrouvé ses clés, et je me suis promis de le lui demander dès que je récupèrerai un accès à la blogosphère. En fait, ce ne sera pas nécessaire. Deux heures après que j'aie retrouvé mes propres clés, il publiera sa propre clé de l'énigme! et moi je le découvrirai le lendemain... morte de rire!
Car entre-temps, forcément, privée de mon cordon ombilical informatique au boulot, je n'ai pas d'autre choix pour occuper ma soirée que de prendre ce fameux bouquin.
Dont j'aurai le temps de lire la première révélation (fictive, pour mémoire) ce soir-là:
Devenir éveillé aux coïncidences qui se présentent dans nos vies.
Tout un programme...
Rédigé à 23h18 dans Culture, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Les médias suisses étant moins obnubilés par la campagne présidentielle (quoique...), ils ont consacré pas mal de temps à la découverte d'une planète habitable à 20 années-lumière, annoncée il y a quelques jours.
Ainsi ce matin une intéressante petite note dans la petite tranche quotidienne consacrée aux infos religieuses après le journal de 6h30 et avant les nouvelles du sport sur la RSR (Radio Suisse Romande): comment les religions appréhendent-elles l'éventualité d'une vie extra-terrestre?
Mon beauf avait mis le sujet sur la table à l'occasion du baptême de son fils, et obtenu du prêtre catholique, un ami de longue date, la réponse dogmatique à peine nuancée; le fait que les 3 grandes religions monothéistes se nourrissent à la même source d'histoire-géo ne peut être un hasard, mais le signe d'une volonté d'ordre supérieur.
Ce que les extra-terrestres reconnaîtront certainement: comme quoi il y a encore, potentiellement, des perspectives pour l'évangélisation. Et au passage, la RSR m'a fait découvrir un intéressant personnage dont la mort sur le bûcher pour hérésie n'a heureusement pas effacé la libre-pensée du patrimoine culturel de l'humanité: Giordano Bruno, qui démontra, "de manière philosophique, la pertinence d'un Univers infini, peuplé d'une quantité innombrable de mondes identiques au nôtre. Accusé d'hérésie par l'Inquisition (entre autres parce que cela impliquerait une multitude de crucifixions), et après huit années de procès, il est brûlé vif." (Source wikipedia)
Pour en revenir à l'unicité spatio-temporelle essentielle aux dogmes des religions du Livre, non seulement j'ai de la peine à adhérer intellectuellement à la spécialisation géographique d'un prophète (pourquoi sur Terre et pas sur une autre planète, pourquoi chez les Hébreux et pas une autre peuplade, etc) mais j'ai aussi de la peine à comprendre pourquoi il n'y en aurait qu'un à un moment bien précis de l'histoire (et pourquoi pas une prophète, d'abord? lol). Je serais même tentée d'étudier directement l'enseignement du plus récent de ces prophètes en supposant que le parcours culturel de l'humanité, le savoir et le progrès global et la connaissance de ses prédécesseurs ont dû enrichir sa pensée, sa vision, son message. Mais le dernier de ces prophètes qui font largement foi encore aujourd'hui étant de 14 siècles mon aîné, je trouve cela bien long... Il y a tant de savoirs que nous (l'humanité) avons acquis depuis! Et tellement d'entre nous y ont désormais accès: en 3 clics de souris, on se balade des bases de données de brevets aux oeuvres de littérature classique en ligne, sans parler des tableaux, musiques, textes spirituels fondateurs ou ésotériques, vues aériennes de Google Earth, et informations médicales en tout genre!
On est bien loin de la lente et ardue initiation de maître à élève, confidentielle et réservée à quelques élus, telle qu'elle se pratiquait dans le compagnonnage pour la transmission des savoirs pendant des siècles, et telle qu'elle se pratique encore dans différents mouvements spirituels. Je me demande ce que cela va changer dans nos modes de pensées. Si cela change quelque-chose???
Rédigé à 23h12 dans Actualité, Ailleurs, Culture, Science et technologie | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Les dernières semaines m'ont portée face à une série de nouveautés qui se préparaient depuis fin 2006, mais qui se sont soudain concrétisées, me permettant de commencer à voir la suite du chemin, derrière le tournant qui se dessine pour moi en cette année 2007.
Certes, je n'ai pas eu le courage d'accepter la promotion que me proposait mon chef en février, avant tout pour des questions d'éthique personnelle (manque de disponibilité lié à mon temps partiel auquel je ne veux pas renoncer, et mauvaise consicence de profiter des ennuis de santé d'un collègue pour grimper à sa place). Mais mon statut va tout de même changer dans quelques semaines, m'engageant à un niveau de responsabilité plus élevé sur le papier, même si aucun changement hiérarchique ne le cristallise à ce stade.
Enfin, la formation qui s'est imposée à moi comme une évidence vers Noël a été acceptée par ma hiérarchie, et alors que je viens de la commencer, elle s'est révélée encore plus passionnante que mes attentes. Il me faut encore construire une partie du projet sous-jacent, notamment par le choix judicieux de mon sujet de mémoire, mais j'en suis toute excitée.
Quand je regarde derrière moi, je me vois devant des opportunités et des non-opportunités, pas toujours faciles à distinguer. Certaines voies m'inspiraient de le peur ou du doute; je les ai refusées, quitte à faire du sur-place, voire reculer. Certaines voies m'attiraient; je les ai choisies, quitte à me fatiguer un peu (beaucoup) sur ces chemins.
Et cela, que ce soit sur le plan professionnel ou sur le plan personnel.
En fait, je ne regrette rien...
Rédigé à 21h20 dans Moi | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Après ces vacances qui m'avaient enfin requinquée, j'ai commencé à reprendre du temps pour moi. Après plusieurs années passer à lire essentiellement sur l'éducation, la famille, le développement de l'enfant, d'un côté, et de l'autre, des essais sur le management, les différences hommes-femmes, l'organisation des sociétés humaines... j'ai commencé à acheter à Psychologies Magazine et je lisais tout, jusqu'aux petites annonces, que je trouvais fascinantes car pleines de mots dont je n'avais aucune idée, coaching, analyse transactionnelle, etc.
C'est aussi à ce moment, à la fin de l'été quand les jours de plus en plus courts rappellent l'approche du temps des morts (Toussaint, un temps très fort dans le tréfonds de la Bretagne d'où je viens), que j'ai commencé à explorer les nouveaux outils développés par le Conseil Général des Côtes d'Armor: base de données des registres paroissiaux Genearmor interrogeable en ligne, et microfilms des archives départementales, registres paroissiaux du 17ème et du 18ème siècle, cadastres anciens...
Mon patronyme étant peu commun et centré déjà il y a 3-4 siècles sur la commune d'origine de mon père, il m'a été facile de sortir de la base tous les homonymes, et j'ai reconstruit manuellement la trace de 2 ou 3 arbres sur 2 siècles, sans savoir si l'un d'eux a effectivement directement conduit à moi. Mais en observant les mariages mélangeant toujours plus ou moins des patronymes locaux encore présents dans le coin 3 siècles après, et la relative petitesse de la population (enfin, surtout de ceux qui arrivaient jusqu'au mariage), j'ai fini par conclure que je devais croiser un ancêtre ou un cousin ou un voisin d'un ancêtre dans quasiment chaque page des registres paroissiaux, et j'ai commencé à m'y balader au hasard. Par chance, sur cette commune, les registres sont en bon état et généralement assez lisibles, passé quelques spécialités d'antan (tracé des lettres différents, et utilisation de septante mais bon, depuis 12 ans en Suisse, je le pratique moi-même!).
Tout cet exercice était absolument sans surprise, confirmant simplement l'extrême linéarité de la vie de ces anciens. A part la forte mortalité enfantine et en couches, rien de surprenant dans ces registres campagnards: très peu d'enfants illégitimes, et quasi pas de mort violente, un homme écrasé par une charette, et une mendiante et sa fille retrouvées mortes dans un champ en plein été, ce dernier fait divers m'ayant beaucoup intriguée au point que je me dois de décrire un jour les éléments de mon enquête, doutant que les autorités d'alors aient fait grand cas de cette affaire, même si le registre mentionne qu'elles ont été saisies comme le voulait la loi (sous l'ancien régime ici en l'occurrence).
Le plus ancien porteur du patronyme, à la souche de l'un des arbres, avait tout de même vécu l'âge honorable de 90 ans (sachant qu'à partir de 60 ans, en général, l'âge était arrondi) au 17ème siècle. Pas mal!
En même temps, je trouvais ces données terriblement rassurantes et structurantes, pouvant visualiser ensemble les lieux visités dans mon enfance et ces données historiques, et j'ai compris ce que les Mormons peuvent rechercher dans leur exploration maniaque de toutes les sources généalogiques.
Paradoxalement, cette quasi-preuve de la cohérence et de la banalité de mes racines (toute ma famille venant de la même région avec le même profil socio-culturel: sans surprise) ne me donnent pas plus de sentiment d'identité nationale, ce fameux terme à la mode, ou même régionale, puisque cette dernière a tendance à remporter plus de faveur chez les Bretons en général (à part un cas particulier parmi les candidats présidentiables...). J'ai juste les pieds encore un peu plantés dans un coin de terre de là-bas, et mes gènes de rhumatismes-hypertension pas forcément améliorés par la très probable consanguinité de ces paysans. Au moins, j'aurai rompu cette dernière avec les mélanges alsaciens, suisses, auvergnats, franciliens et gascons que j'ai vu traîner dans la généalogie de Mari Charmant!
Rédigé à 23h14 dans Bretagne, Moi, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Le monde de mes 10 ans me paraît bien loin.
Un lundi matin, mai 1981. C'est ma première classe verte. Toute excitée, je n'ai presque pas dormi de la nuit, tant j'ai eu peur de ne pas entendre le réveil! Le car qui va conduire les CM1 et CM2 dans le Massif Central part à 6 heures: il fait encore nuit noire, quand les enfants encore ensommeillés se rassemblent dans la rue. Enfin c'est le départ, et nous regardons la gorge un peu serrée soudain les au-revoir de nos parents sur le trottoir qui s'éloignent, s'éloignent...
Mais 500m plus loin, les maîtres demandent au car de s'arrêter! le Bar-tabac-PMU-presse du haut du quartier est déjà ouvert, et l'un d'eux court vite acheter les journaux du matin. Je me rends compte soudain qu'ils sont tout excités eux aussi; joyeux comme je ne les ai rarement vus; le visage fendu d'un large sourire, car pour eux aussi, c'est une première, la réalisation d'un rêve... La gauche est au pouvoir! ils partiront bientôt en retraite à 55 ans...
C'est ma petite voisine dans le car qui m'explique tout cela. Elle me demande si mes parents étaient contents ou tristes, hier soir. Tant de gens ont fait la fête. Mais ses parents à elle étaient déçus. Elle en reprend l'air grave et dépité. Moi je ne sais pas. Nous avons regardé les résultats, mais on ne parle pas de politique chez moi, et mes parents n'ont manifesté ni joie outrancière, ni grosse déception. Je suis toute étonnée donc de voir ce matin-là combien ces élections passionnent les autres! quelque-part, la joie de mes maîtres est communicative... le soleil se lève, et nous partons à l'aventure... quelle belle journée!
Et quelques mois plus tard, j'ai 10 ans, je suis en CM2, le maître toujours aussi joyeux et enthousiaste veut partager avec nous un peu de son idéal: il rêve d'Europe à présent, elle va se faire enfin, bien loin derrière lui sa petite enfance pendant la guerre, les Allemands sont enfin nos frères, et bientôt aussi les Espagnols, les Portugais, les Grecs!
Alors voici ce qu'il nous apprend à chanter, sur la 9ème symphonie de Beethoven choisie pour l'hymne européen:
Que la joie qui nous appelle, nous accueille en sa clarté,
Que s'éveille sous son aile l'allégresse et la beauté.
Plus de haine sur la terre, que renaisse le bonheur,
Tous les hommes sont des frères quand la joie unit les coeurs.
Peuples des cités lointaines qui rayonnent chaque soir,
Sentez-vous vos âmes pleines d'un ardent et noble espoir ?
Luttez-vous pour la justice, êtes-vous déjà vainqueur ?
Ah qu'un hymne retentisse à vos coeurs mêlant nos coeurs.
Si l'esprit vous illumine, parlez-nous à votre tour,
Dites-nous que tout chemine vers la paix et vers l'amour.
Dites-nous que la nature ne sera que joie et fleurs,
Et que la cité future oubliera le temps des pleurs.
Je n'ai pas beaucoup de mémoire pour les chansons, mais je n'ai jamais oublié les paroles de celles-ci. Il y a quelques mois, j'ai voulu la chanter à nouveau, pour l'apprendre à mes filles, mais je n'ai pas pu. Je ne sais pas pourquoi, ce chant est pour moi trop chargé d'émotion, de nostalgie: ma voix tremble et je suis au bord des larmes avant la fin du premier couplet...
Car mon maître est un vieux monsieur désormais...
Aujourd'hui, c'est ma petite soeur, même pas encore née en mai 1981, qui enseigne aux enfants du primaire... et à son programme, obligatoire depuis une loi passée en 2005, l'apprentissage de l'hymne national, ce chant sanguinaire des pires heures de la Révolution, mais auquel tout Français doit le respect, sous peine de 7500 euros d'amende et 6 mois de prison, selon la loi de sécurité intérieure passée en 2003.
Que c'est loin le 20ème siècle: même l'aux armes etcetera de Gainsbourg est mort, mort, mort...
Alors moi, je trouve que c'est dur d'être devenue adulte, d'avoir 30 ou 40 ans aujourd'hui et d'avoir vu les rêves de nos parents s'évanouir comme de tristes chimères... même si tout cela a moins d'importance pour moi aujourd'hui puisque j'ai quitté ma patrie pour aller plus près de ces "cités lointaines qui rayonnent chaque soir", j'ai mal au coeur... alors pour ceux qui sont restés et qui partageraient ma peine, même si vous êtes une minorité dans les sondages, voici tout de même quelques liens pour rêver encore de construire, avec nos simples mots plutôt que de grands idéaux politiques, un monde meilleur dans lequel les petiots de notre "Douce France, chère patrie de notre enfance" n'auront plus à chanter "Ils viennent jusque dans vos bras - égorger vos fils, vos compagnes!" et "Tous ces tigres qui sans pitié - déchirent le sein de leur mère" (ben oui c'est dans les paroles!).
Rédigé à 22h11 dans Actualité, Humeurs, Moi | Lien permanent | TrackBack (0)
Petit prolongement au plus beau cadeau proposé par Benoît:
"N'oubliez pas que (votre enfant) est une âme indépendante et que vous lui offrez seulement les moyens de construire sa vie en fonction de ses aspirations et de son projet d'existence. Il est en escale chez vous et nullement prisonnier ou otage de vos propres idées qu'il devrait accepter en échange (rançon) de votre amour."
Petit manuel d'auto-psy, Serge Fitz, Ed. Jouvence, 2007.
Et pour Enriqueta, encore une image de Mario Duguay, dont je pourrais regarder les oeuvres pendant des heures pour rêver plus loin...
Rédigé à 21h59 dans Psy | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Pas le temps de bloguer ces jours... derrière moi la pire semaine Kate Reddy depuis longtemps, que je raconterai à l'occasion; mais surtout, devant moi, ma petite pause-évasion tant attendue.
Joyeuses Pâques!
PS: j'ai quand même fait une note sur Madame Bovary comme promis à Lady R: elle est affreusement formattée mais je n'ai pas le temps de la peaufiner cette fois. En tout cas, cela fait de la lecture pour patienter en attendant mon retour, surtout si vous suivez le lien.
Rédigé à 21h41 dans Kate Reddy | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
C'est l'histoire d'Emma... au début, elle a mon âge; j'ai 16 ans encore; elle a aussi mes rêves, un peu naïfs, mais elle et moi, nous souhaitons tant les réaliser! Nos petites vies seraient bien trop tristes sans ces rêves, elle qui s'ennuie au fond de son couvent, moi qui aspire à m'évader du quotidien étriqué de mes parents...
Je m'ennuie aussi au cours de français... Bien loin le collège, avec ses profs passionnés qui nous faisaient explorer la science-fiction, le fantastique, les grands romans d'amour et les grandes causes: Barjavel, Tolkien, Emily Bronte, Hemingway, Zola...
Désormais le bac approche, et comme il se prépare sur deux ans, tous les exercices que j'adorais, rédactions, suite de textes, ont disparu au lycée, au profit d'études laborieuses nourries de termes aux consonances éminemment abstraites, litotes, allégories, césures et métaphores. Pour moi, l'application de tout cet outillage mécanique aux plus beaux textes de notre littérature en évapore toute l'essence, toute la beauté, toute la poésie enfin!
Il faut dire aussi que les profs passionnés se défoncent avec les 1ère A, pas chez les scientifiques, ces espèces de tristes sires acnéiques à lunettes dont l'esprit plus porté sur les maths est forcément imperméable à toute expression un tant soit peu poétique... enfin, c'est ce que les profs de littérature s'imaginent... à ces matheux donc, les profs tristounets, qui avancent d'un ton monocorde sur un programme d'un classicisme désespérant... tant pis pour moi!
C'est ainsi que je n'ai d'autre choix que d'ingurgiter l'histoire d'Emma, de ses rêves naïfs jusqu'à son épouvantable agonie, en passant par les affres de sa recherche désespérée du bonheur romantique le plus absolu, jusque dans l'aveuglement le plus sordide...
Et c'est tout particulièrement l'étude de cet extrait qui va me frapper à vie:
Ce furent trois jours pleins, exquis, splendides, une vraie lune de miel.
Ils étaient à l’hôtel de Boulogne, sur le port. Et ils vivaient là, volets fermés, portes closes, avec des fleurs par terre et des sirops à la glace, qu’on leur apportait dès le matin.
Vers le soir, ils prenaient une barque couverte et allaient dîner dans une île.
C’était l’heure où l’on entend, au bord des chantiers, retentir le maillet des calfats contre la coque des vaisseaux. La fumée du goudron s’échappait d’entre les arbres, et l’on voyait sur la rivière de larges gouttes grasses, ondulant inégalement sous la couleur pourpre du soleil, comme des plaques de bronze florentin, qui flottaient.
Ils descendaient au milieu des barques amarrées, dont les longs câbles obliques frôlaient un peu le dessus de la barque.
Les bruits de la ville insensiblement s’éloignaient, le roulement des charrettes, le tumulte des voix, le jappement des chiens sur le pont des navires. Elle dénouait son chapeau et ils abordaient à leur île.
Ils se plaçaient dans la salle basse d’un cabaret, qui avait à sa porte des filets noirs suspendus. Ils mangeaient de la friture d’éperlans, de la crème et des cerises. Ils se couchaient sur l’herbe ; ils s’embrassaient à l’écart sous les peupliers ; et ils auraient voulu, comme deux Robinsons, vivre perpétuellement dans ce petit endroit, qui leur semblait, en leur béatitude, le plus magnifique de la terre. Ce n’était pas la première fois qu’ils apercevaient des arbres, du ciel bleu, du gazon, qu’ils entendaient l’eau couler et la brise soufflant dans le feuillage ; mais ils n’avaient sans doute jamais admiré tout cela, comme si la nature n’existait pas auparavant, ou qu’elle n’eût commencé à être belle que depuis l’assouvissance de leurs désirs.
À la nuit, ils repartaient. La barque suivait le bord des îles. Ils restaient au fond, tous les deux cachés par l’ombre, sans parler.
Les avirons carrés sonnaient entre les tolets de fer ; et cela marquait dans le silence comme un battement de métronome, tandis qu’à l’arrière la bauce qui traînait ne discontinuait pas son petit clapotement doux dans l’eau.
Une fois, la lune parut ; alors ils ne manquèrent pas à faire des phrases, trouvant l’astre mélancolique et plein de poésie ;
même elle se mit à chanter :
Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions, etc.
Sa voix harmonieuse et faible se perdait sur les flots ; et le vent emportait les roulades que Léon écoutait passer, comme des battements d’ailes, autour de lui.
Emma et son amant Léon, aveuglés par leurs premiers jours d'amour... comment peut-on trouver romantique les reflets irisés d'un fleuve pollué, un repas de friture dans un cabaret glauque, parler enfin de nature ainsi en pleine ville? objectivement, c'est ridicule! Mais la soigneuse mise en mots par Flaubert reconstitue à mes yeux parfaitement l'ironie de cet aveuglement, et toute l'histoire ainsi construite sur quelques centaines de pages est au final terriblement convaincante.
Terriblement actuelle aussi, pour moi la gamine de province des années 80: au même moment, j'entends les femmes de la famille chuchoter à demi-mot chez ma grand-mère que la femme de son médecin du bourg doit faire une désintoxication chez les alcooliques anonymes... aurait-elle cherché dans l'alcool cette évasion qu'Emma cherchait dans les bras de ses amants un siècle plus tôt?
Car il s'agit ici d'Emma Bovary pour ceux qui ne l'auraient pas reconnue, très bien rendue dans cet extrait.
Finalement, tout ce roman m'amènera à un début de réalisme sur le genre humain, car je suis sûre de pouvoir reconstituer la galerie de portraits pourtant peu flatteurs de Flaubert en cherchant à peine autour de moi! Mais surtout, ce roman constituera ma première dose de vaccin anti-romantisme idéaliste. L'année suivante, j'achèverai le traitement par la lecture de "Belle du Seigneur", d'Albert Cohen, mais ce sera pour une autre note...
Rédigé à 21h30 dans Culture, Moi | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Ce ping-pong sur Proust m'est utile pour me rappeler mes limites, préjugés etc... à dépasser.
En échange, j'ai cherché dans mes trésors ce que je pouvais te donner compte-tenu de ce que j'ai lu de tes intérêts en cours... Comme en ce moment, c'est à travers le très riche CD Chants de Robert Gass que j'explore différentes spiritualités, je te poste un lien ici vers l'extrait que je préfère des quelques morceaux soufis que j'y ai trouvés. Le choix a été difficile, mais la présentation de ce morceau est intéressante et m'a finalement décidée; c'est en effet un chant Qawwali traditionnel, chant de dévotion, tel que ceux utilisés lors de rassemblements et fêtes soufis, destinés à guider l'audience vers un état de "marifat", autrement dit de connaissance intérieure/connaissance divine/gnose/éveil, à travers la beauté de la poésie, la répétition de phrases musicales et la performance extatique du rythme et du chanteur.
Cet extrait est du défunt chanteur pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, reconnu comme l'un des plus grands chanteurs de Qawwali.
Bon week-end!
Rédigé à 22h25 dans Ailleurs, Culture, Humeurs, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Au retour des vacances qui m'avaient enfin rechargé les batteries, nous disposions d'un rare et précieux week-end de DINKs (Double Income No Kids), les filles ayant prolongé leur séjour balnéaire chez les grand-parents de Bretagne.
Nous avions décidé de l'employer à une balade à deux, combinant mes intérêts touristiques à un vieux rêve de Mari Charmant: pour moi, un tour en Suisse Centrale pour revenir sur les lieux qui m'avaient tant fascinée un quart de siècle plus tôt, des Diablerets à Interlaken et découvrir, au-delà encore, le coeur (haut perché) de la Suisse, là où se rejoignent les alpes bernoises, valaisannes et tessinoises; pour Mari Charmant, louer un petit bolide décapotable avaleur d'asphalte à grand renfort de sensations fortes de conduite (en un mot, tape-cul!), là en l'occurrence une Opel Speedster.
Nous sommes donc montés aux Diablerets le vendredi soir, pour dormir dans un de ces vieux chalets-hôtels intemporels, au confort boisé rustique typique des stations de ski suisses. Le samedi matin, nous sommes repartis dans la pluie et les nuages qui encombrent trop souvent les vallées des alpes du Nord à la moindre dépression estivale: tant pis pour la décapotable: nous avions encore l'espoir de croiser un rayon de soleil plus tard, c'est long, un week-end...
Petits arrêts dans différents villages, rencontrés au hasard: balade sur un marché/brocante/braderie suisse-allemand, puis pause déjeuner dans un de ces restaurants simples qu'on appellerait brasserie en France, auberge de village en Suisse, puis une étape dans une piscine pour se réchauffer et se détendre dans un jaccuzzi thermal mis à disposition à côté des bassins de natation, et un arrêt à Interlaken pour regarder amusés des hordes de touristes japonais frigorifiés passer de bus en hôtel et réciproquement, au rythme d'un agenda qu'on devinait parfaitement minuté et archi-plein, tout le contraire du nôtre...
Moi je me gave de paysages, malgré le temps encore couvert, au bord du lac de Brienz, près du superbe village d'Iseltwald, un petit joyau du type carte postale pour touristes, puis Mari Charmant attaque avec joie la suite des réjouissances: la montée du col de Grimsel (2165m), le premier de notre grand tour des cols du lendemain. En effet, c'est le long de cette montée que nous nous arrêtons pour la nuit, à l'hôtel Handeck, à mi-parcours.
Dimanche matin, démarrage tranquille, tandis que tous les autres touristes filent dans la montagne tout excités par le retour d'un soleil splendide, nous profitons du chalet "wellness" rien que pour nous - douche tropicale et polaire, jacuzzi aux herbes, salle de gym, sauna et bain kneipp... après cette petite heure de bien-être à deux qui achève définitivement la mise au placard de mes soucis du premier semestre, nous reprenons la route mythique dans une ribambelle de fanas du bitume venus user de la gomme sur ces fantastiques épingles à cheveux: motards, cabriolets, Ferraris, je regarde ébahie une collection de gros cubes se disputer les virages entre cars postaux et bus de touristes...
Je ne suis pas une fan d'automobile, loin s'en faut, mais je dois reconnaître que je m'en suis mis plein les yeux et je n'ai même pas eu mal au coeur (il faut dire que je sentais le moindre caillou de la route, cela aide). Superbe arrêt déjeuner au bout d'une route à sens unique alterné (un passage d'une queue de véhicules dans chaque sens toutes les 45 minutes) pour accéder à un barrage entouré de paysages grandioses, à plus de 2000m d'altitude, sous un ciel bleu parfait, avec un glacier pour toile de fond... petite balade fantastique...
Puis le col de la Furka (2413m), descente au carrefour de la Suisse centrale, et comme nous n'avons pas le temps de poursuivre jusqu'au Tessin, bifurcation pour revenir au lac de Brienz par le col de Susten (2259m).
C'est fou comme une journée d'été sans soucis, sans repas, sans les enfants peut être longue! nous avons encore le temps de nous baigner dans le lac de Brienz, de rendre la voiture près de Berne, et de souper d'une salade et une glace au bord du lac de Morat sur une terrasse dorée par le soleil couchant...
Etait-ce cette lumière chaude, le plaisir d'un week-end magnifique où nous avions chacun réalisé un vieux rêve personnel en harmonie avec l'autre, l'effet des vacances reposantes tout juste derrière nous, la liberté trop rare d'être seuls sans les enfants, le tournis des 4 vallées-3 cols enchaînés en 24 heures, ou les tournants professionnels que nous négocions chacun de notre côté... ou un peu de tout cela en même temps? sur cette terrasse-là, profitant sans stress de la lenteur du service débordé par l'affluence de ce beau dimanche soir, nous avons fait plein de bilans et décidé nos prochains projets: une semaine de vacances chacun pour réaliser un projet personnel nous tenant à coeur. Un projet Yang pour lui: trek en solo dans un pays nordique; un projet Yin pour moi: une thalasso harmonisante.
Projet perso que je m'empressai de planifier pour l'automne...
Rédigé à 21h54 dans Moi, Promenades, Suisse | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Carole a posté quelques réflexions intéressantes sur la difficulté d'accès de certains styles dans les notes de forums sur sa place à elle, dont voici un extrait "recette":
Voyons ce que nous dit un spécialiste, François Richaudeau, dans son livre “La lisibilité”. Une phrase devrait contenir une ou deux sous-phrases, rarement trois. Chaque sous-phrase devrait être composée en moyenne,
Je me suis demandé ce que cela signifiait pour les blogs? Je savais que le vocabulaire pouvait être difficile d'accès pour certains lecteurs. Par exemple Carole mentionne une différence de vocabulaire des Québécois. Je connais ce type de différence car je l'observe aussi avec les Suisses, notamment ceux dont un des parents est germanophone. Mais je n'avais pas pensé à la construction des phrases: c'est pourquoi je reprends cette note ici.
Je sais que je fais des phrases trop longues quand j'écris spontanément. Je pense que c'est lié à ma forme de pensée, très analytique. Mais effectivement, je peux faire l'effort d'un phrasé plus court quand je le veux plus percutant. Si je retravaille un texte, en général je vais toujours couper des phrases, jamais les rallonger...
Pour une construction de phrases absolument atypique dans notre blogosphère, voir le blog de Sou. Je dois encore faire des efforts dans mon ouverture à l'atypique, car pour l'instant je n'arrive pas à entrer dans cet univers dont je devine pourtant l'immense richesse d'après d'autres traces qu'elle a posé ici et là. Mais ce style m'est vraiment trop hermétique. Pour l'instant. J'ai encore à progresser dans mon ouverture à l'autre!
Pour la pire longueur de phrases, quoiqu'absolument correctes grammaticalement, il faut effectivement tenter la lecture d'un roman de Proust, comme le rappelle d'ailleurs Carole. J'ai essayé, j'ai échoué. Mais il faut dire aussi que ce qu'il racontait dans ce roman ne m'intéressait pas du tout - lol!
Car finalement, le style n'est que la forme au service du fond...
Reste aussi le pédantisme. Souvent absolument inconscient. Quand on est né une cuiller en argent dans la bouche, qu'on a fréquenté exclusivement des écoles bourgeoises et qu'on continue d'évoluer dans les hautes sphères sociales, on peut très bien ne pas se rendre compte du décalage que l'on a, dans les formes, avec les classes populaires voire même les vastes classes moyennes. J'ai vu des spécimens de cette espèce ne pas comprendre qu'ils pouvaient être mal-aimés, engendrer une méfiance naturelle juste à cause de leur parler un peu snob. Et réciproquement - un parler un peu rocailleux peut jouer bien des tours, notamment en entretien d'embauche (un article à ce sujet justement dans le "PME magazine" suisse de ce mois)...
Je suppose que toutes ces différences transparaissent aussi sur les blogs, à travers les styles et le choix des mots... le problème d'un blog, c'est qu'il s'agit d'une communication un à plusieurs, donc il est impossible d'adapter le style aux différents interlocuteurs. C'est forcément le lecteur qui s'adapte. Pour ma part, j'ai encore du progrès devant moi!
Rédigé à 15h02 dans Culture | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Ce matin, j'ai été tirée de mon sommeil par la séquence archives de la RSR. J'étais encore trop au fond du puits pour me souvenir des mots, mais c'est le ton qui m'a lancé les alarmes internes: je n'ai pas compris tout de suite que c'était les archives... Entendre ainsi dans un demi-sommeil un discours grandiloquent se terminant par "Vive la France!" suivi des premières notes de la Marseillaise alors que je n'écoute plus France Inter depuis plusieurs années m'a complètement paniquée - une invasion de mes compatriotes aurait-elle eu lieu pendant la nuit, histoire de venir récupérer Johnny et ses impôts (et peut-être mon cerveau aussi, puisque c'en est un qui a fui)???
Meuh non! c'était Séquence Archives: le discours de De Gaulle à l'occasion des Accords d'Evian entérinant la fin de la guerre d'Algérie. Il y a seulement 45 ans... mais cette séquence audio semblait tellement anachronique! je me suis levée toute déprimée, comme si tous les malheurs de cette décolonisation douloureuse me rodaient soudain autour...
Histoire de continuer la matinée par un épisode désagréable, il se trouvait que j'avais rendez-vous chez l'hygiéniste dentaire. Cette profession n'existe pas en France et ce n'est que tout récemment que j'ai commencé à la fréquenter. L'hygiéniste pratique, idéalement 1 à 2 fois par an, un nettoyage en profondeur des dents et des collets, afin de prévenir et corriger les problèmes de tartre et gencives. C'est plus qu'un simple détartrage, utilisant ultra-sons et pinces en tous genres, mais aussi tout le nécessaire pour blanchir et polir les dents, enlever les tâches etc. Autrement dit, on joint l'utile (hygiène bucco-dentaire) à l'agréable (sourire tout blanc, propre et net).
Par contre c'est vraiment un sale moment à passer. Petite consolation, j'ai eu le plaisir de m'entendre dire que j'avais enfin fait des progrès dans ma technique de brossage et que les petits soucis alarmants de la dernière fois étaient quasi-résorbés. Il faut dire qu'elle m'avait terrorisée l'an passé au point que je n'ai pas eu d'autre choix que de devenir une inconditionnelle du fil dentaire quotidien sur les 11*2*2 côtés de mes intervalles interdentaires (ben oui je n'ai que 24 dents, raison de plus pour ne pas me permettre d'en négliger une seule!).
Tout cela avant de continuer ma journée de travail qui s'annonçait bien chargée. Je n'ai même pas pris le temps de descendre prendre mon café du matin et j'ai attaqué le monceau de tâches à fond. Pas le choix, même si cette semaine je ressens chaque jour plus le besoin de vacances; je suis un peu à plat, par moment nauséeuse, un peu la tête qui tourne... A 10h30, un collègue me tire de là presque de force, pour aller discuter 2-3 points autour d'un café.
Mauvaise idée! ce café m'a explosé le cerveau!
A peine revenue face à mon écran, il m'a explosé les yeux!
J'ai commencé une migraine ophtalmique...
Cela m'est arrivé une seule fois dans ma vie, en cours de révisions d'examens pour ma première année universitaire, une période où je m'étais complètement surmenée, révisant tous les soirs jusqu'à minuit pour ingurgiter toutes les nouvelles notions d'algèbre, chimie organique et autres joyeusetés bien théoriques. A l'époque, j'avais perdu la moitié de mon champ visuel pendant près d'une heure.
Cette fois, c'était plus curieux, mais aussi plus typique (terme technique: scotome scintillant): un croissant kaléidoscopique, crénelé, géométrique en noir et blanc complètement saturé, dans le centre exact de mon champ visuel qui me sert à lire, a peu à peu grandi, comme une onde qui se propage après la chute d'un caillou dans un plan d'eau, se déplaçant vers les bords de mon champ visuel, jusqu'à en disparaître après une trentaine de minutes.
Episode non douloureux et peu paniquant, puisque je connaissais le phénomène, et qu'il n'est par chance pas suivi d'une douloureuse migraine chez moi. Mais j'étais quand même à côté de mes pompes, nauséeuse et vidée, tremblant un peu, avec une sorte de très légère sensation de pression sans douleur dans le crâne après la crise.
Conclusion, régime sans café jusqu'aux vacances en tout cas (j'en consomme 1 à 2 par jour, je peux m'en passer), et du sommeil et du repos ce week-end, tant pis pour le travail laissé en plan, le client vient de repousser de 2 semaines la décision sur la grosse avant-vente qui m'occupe de toute façon, donc, respirons un peu.
Je suis en train de me remettre dans mon surmenage de 2004, cela ne va pas; et cette fichue nouvelle organisation qui ne se met toujours pas en place continue de me bouffer de l'énergie nerveuse...
J'ai même hésité à passer ici ce soir, mais bon, j'avais envie de parler de tous ces sujets, un peu aussi pour m'en débarrasser avant d'aller rêver cette nuit, pour mieux profiter de la belle journée qui s'annonce demain et peut-être du retour de la neige ensuite. Faire comme Benoît, une balade au bord du lac, toujours un peu magique, et méditer sur les émotions avec l'aide des notes de Vero que je n'ai pas encore bien assimilées... la vie est belle, même quand elle est trop pleine.
Rédigé à 22h46 dans Humeurs | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Les commentaires récents