Je ne cesse de faire des prises de conscience, chaque semaine qui passe, en pleine évolution intérieure alors même que ma vie extérieure est assez tranquille. Je pense que la phase de vie dans laquelle je suis est une transition semi-sabbatique, sorte de repos du guerrier, qui va me permettre de débarrasser quelques vieux schémas limitants et reprendre des forces, et finalement muer dans une nouvelle Kerleane plus forte et plus grande pour prendre une responsabilité élargie dans la 2ème moitié de vie qui se profile devant moi.
Je l'avais écrit il y a quelque-temps, le fait de ne pas savoir quels étaient mes rêves d'enfant me perturbait. J'y ai pensé et re-pensé encore et mes souvenirs sont revenus.
Quand j'étais enfant je voulais être un champion, un leader, un héros.
Du plus loin que je me souvienne, je voulais être le héros des dessins animés, des bouquins, mais aussi le champion du Tour de France... Je me souviens maintenant que je jouais que je gagnais le Tour de France. J'avais un gros problème, c'est que tous ces héros étaient des mecs, à quelques exceptions près comme le garçon manqué Claude dans le Club des Cinq à laquelle je m'identifiais beaucoup. Et moi j'étais une fille. Zut.
Et un autre problème, c'est que les autres en particulier mes petits copains ne me voyaient pas du tout comme un leader, en tout cas sur le plan physique, toute intello que j'étais. Je pouvais faire mon petit effet avec mon imagination, capable d'entraîner tout une bande d'un anniversaire à improviser une pièce de théâtre de mon cru ou d'amener les petits voisins à faire des recherches archéologiques dans le quartier, mais c'était rare; en général je me faisais juste insulter ou taper dessus dès que je prenais une initiative. Alors j'allais pleurer chez les adultes tellement plus raisonnables et évolués que cette bande de méchants idiots, mais évidemment cela n'arrangeait rien à ma popularité! Re-zut.
Il m'est resté de ces expériences la désagréable impression que prendre des initiatives n'attirait que des ennuis et que je n'étais pas à ma place dans tout cela. Je me suis contentée d'assumer les responsabilités qui allaient de soi, acceptables par tous sans aucun risque de conflit. Jusqu'au moment où un concours de circonstances m'a mise dans une impasse: soit je gardais les responsabilités qui m'étaient confiées pour ne pas me mettre en conflit avec ma hiérarchie, alors que je les voyais nous conduire dans un mur, soit je prenais mes propres responsabilités d'initier du changement, au risque de tout casser. Je n'ai pas pu faire face: j'ai fui.
Cela m'a paradoxalement amenée à prendre plus de responsabilités que je n'osais avant. A m'affirmer comme jamais depuis le coeur de l'enfance je n'avais plus osé le faire. Et c'est encore bien timide, mais j'ai vraiment l'impression que c'est ce qui m'appelle. Simplement j'ai besoin
1) de mettre ma responsabilité au service d'une cause à laquelle je crois.
2) de construire ma responsabilité sur des bases plus solides, une force, une sérénité et une sécurité intérieure que je dois maintenant faire grandir pour ne pas vaciller au premier obstacle.
Suis-je dans une nouvelle illusion, impasse à venir, ou guidée par ma voix (voie) intérieure la plus profonde? j'ai du mal à y voir clair. Quant aux prochaines étapes... c'est bien flou.
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