Après quelques mois de lâcher prise et d'une certaine errance, je me secoue, quitte à revenir à mes vieux travers. J'en ai marre de traîner des doutes existentiels et ce fond de tristesse que je n'arrive pas à saisir, mais qui ne s'exprime que dans l'inactivité.
J'ai traversé quelques périodes de spleen cet automne: on ne casse pas sans contrecoup l'image et les projets dans lesquels on s'est enfoncés pendant des années jusqu'à l'implosion... pourtant, je n'ai pas fait de burn-out, juste un peu de blues - puisque je me suis toujours levée le matin, même si parfois sans entrain, et mes proches n'ont vu que mon amélioration. Même ex-boss, qui est resté mon principal client jusqu'à Noël, m'a passé ce message positif la semaine passée: sortie de mes tracasseries internes d'avant, je suis devenue plus positive et je lui apporte plus qu'avant.
Mais moi je vois bien mon chantier interne. Je continue de construire sur mes forces mais je dois sacrément me secouer pour m'améliorer encore sur les autres plans. Ne pas savoir ce que je ferai dans 1 an est totalement déstabilisant pour moi, même si je n'ai cette incertitude que sur le plan professionnel. Planifier et suivre des chemins tout tracés a pendant des années été mon antidote à l'angoisse. En me sortant de ce schéma de confort, j'ai fait face à ma peur. Je n'ai plus peur, mais c'est peut-être une illusion mentale: objectivement, ma situation est telle que je n'ai plus de raison d'avoir peur de remettre en question mes besoins primitifs, je ne vais pas crever de faim ni perdre mon toit, quant au reste, je pourrais sans doute vivre sans... Je prends surtout un risque sur mon image. Mais ai-je encore besoin du regard des autres pour exister?
Alors je me suis remise à fonctionner cette rentrée de janvier comme je fonctionnais avant de me mettre à mon compte: je me fais une liste de choses à faire plutôt ambitieuse en début de semaine, en combinant les tâches privées et les tâches professionnelles, même si je suis plus ou moins mon propre chef dans tous les domaines à présent. Et je la traite de mon mieux jour après jour.
C'est fou comme un truc aussi simple peut être structurant. Cette semaine, j'ai réussi à m'attaquer sérieusement à un projet privé qui traînait depuis juillet. Du coup, je me sens mieux.
C'est certainement illusoire, mais bon, j'avais vraiment besoin de me restructurer.
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