Je me suis fixé comme principal objectif en 2010 de revenir à l'essentiel. Faire moins mais mieux. Vivre plus profondément, au lieu de m'agiter dans tous les sens.
En ce moment, c'est un peu la galère. Je dis un peu car il n'y a rien de grave. Mais je rencontre tellement d'adversités depuis 10 jours que je suis déstabilisée, émotionnellement, car je n'avais plus l'habitude d'en baver comme cela. J'ai appris à relativiser, je sais que je dois voir ces épreuves comme des occasions de grandir par l'expérience, mais cela m'a surtout remise face à des blessures d'enfant intérieur que je n'avais pas vu ressurgir depuis longtemps. Au moins, maintenant, j'ai progressé en lâcher prise et je sais mieux faire la part des choses face aux petites agressions de la vie, mais je fais face à beaucoup d'émotions de peur et de tristesse qui me submergent et me donnent envie de fuir, de me replier dans ma bulle, alors qu'il serait parfois plus sain de faire une bonne colère comme mes agresseurs...
Le plus perturbant est que plus je fais l'effort de lâcher-prise de ces émotions négatives, plus j'ai l'impression de peler un oignon, l'oignon de mes couches émotionnelles entassées par la vie, et de toucher du doigt des émotions très anciennes, très enfouies, que je n'arrive pas à bien dégager du fond de moi, comme celles de mon enfant intérieure que j'avais découverte il y a un an en faisant le stage de reiki. Hasard du calendrier?
Ces derniers jours, on n'a cessé de me rappeler mes responsabilités. Même Mari Charmant s'y est mis. Or j'en fais déjà tellement que je me suis sentie à chaque fois plus impuissante, incapable de faire face, pas à la hauteur. J'ai dû faire face à des montées de larmes au boulot, complètement anormales, enfin, sur le coup elles m'ont parues incompréhensibles, après coup, c'est comme si j'avais pris sur moi les émotions des autres, de la colère à la frustration, comme une éponge émotionnelle...
Et c'est aussi là que je touche au fond de ces émotions perdues, de ce terrible sérieux, de cette chape de gris froid et dur qui symbolise pour moi la perte atrocement déchirante de toutes les couleurs et les joies et la spontanéité de l'enfance, ou d'un monde imaginaire féérique et joyeux que j'ai dans la tête mais qui n'existe pas, que j'ai dû abandonner un jour, mais quand et pourquoi?
Et pourquoi cela sort maintenant aussi fort, comme si l'univers se liguait pour me forcer à faire face à cet épluchage d'oignon des émotions perdues dont je me serais bien passée?
Je suis intriguée aussi par les symptômes physiques... des douleurs musculaires bizarres, remontées du dessous du pied à la jambe à la hanche aux lombaires aux côtes au cou en quelques jours, principalement à gauche. Des maux de crâne, des urines sombres, un vague sensation de vertige par moments... Et des drôles d'impression pendant la nuit, comme si les coups de tonnerre, la tempête et la pleine lune que nous avons traversés ici depuis une semaine travaillaient en direct aussi sur mon corps.
D'une certaine manière, c'est comme si tout était amplifié, comme si je me débarraissais d'une vieille armure, de ces vieilles carcasses émotionnelles que je n'ai aucun avantage à trimbaler plus loin, mais c'est un peu dur de se trouver sans protection, tout neuf et désarmé... en même temps... mon regard aussi a changé. J'ai vu cette semaine des arbres élancer leurs branchages magnifiques vers le ciel sur mon trajet au boulot (depuis 12 ans, j'aurais dû les voir avant!), un épicéa emmêlé avec un feuillu le long du téléski (là, cela fait 15 ans que je monte sur cette piste), des détails étonnants sur des photos de nature d'il y a quelques mois (échantillon ci-dessus) et de visu dans la forêt avec les enfants lors d'une balade la semaine passée. Comme si je débarrassais de vieux schémas au point de retrouver un peu de ce regard enfantin, joyeux et féérique qui met un peu de rêve et beaucoup de poésie dans la réalité la plus grise.
j'ai vraiment bien aimé ton blog et je voudrais m'y lier pour le retrouver toujours.. mais je ne trouve pas le moyen
Rédigé par : Gioia | samedi 13 mars 2010 à 08h30