Les agressions se multiplient!
D'un côté, les médias qui reprennent à tour de bras les thèses du nouveau livre d'Elisabeth Badinter pour mieux opposer les femmes (au travail) aux mères (au naturel).
De l'autre côté, ces affiches placardées dans les villages de mon canton et distribuées dans toutes les boîtes aux lettres, avec une petite fille en larme, votez non à la déresponsabilisation des parents, contre l'harmonisation de la loi scolaire cantonale avec les nouvelles lois fédérales, en votation (référendum) populaire local le 7 mars.
Etre ainsi basculée dans ces combats du siècle dernier du matin au soir m'irrite au plus haut point.
Mme Badinter n'a visiblement pas eu avec ses filles et belle-filles les discussions que ma mère et ma belle-mère ont eues avec moi, ou elle n'a pas intégré que le monde du travail a évolué. Quand les cadres des multinationales passent leur temps connectés virtuellement avec les 2 autres continents, ils s'aménagent du temps sans peine, que ce soit pour un cours de golf ou pour amener leurs enfants à l'école le matin après avoir envoyé quelques réponses urgentes aux bureaux d'Asie tout en dégustant leur nespresso matinal, les doigts poisseux de la confiture de la tartine du petit dernier, mais peu importe, c'est robuste un blackberry... rebelote le soir, le bluetooth permet de faire une conférence téléphonique avec les américains depuis la voiture coincée dans les double files de pendulaires sur l'autoroute, le temps de rentrer surveiller les devoirs des enfants, et grâce au VPN, tous les dossiers importants seront de toute façon finis et archivés sur les serveurs des headquarters ce soir. Avec une excellente organisation, il est même possible de cuisiner son panier bio tout en gardant un oeil sur sa progéniture d'un côté, sur ses emails de l'autre, pour celles qui comme moi ont choisi la synergie 21e siècle et non le conflit 20e siècle. Ma mère n'avait pas de lave-vaisselle et ma belle-mère devait se battre pour un temps partiel... Bien sûr, le modèle ci-dessus est celui des privilégié(e)s, mais enfin, d'ici peu, qui travaillera encore en usine à part les chinoises??? et il est bien connu que les évolutions sociologiques commencent souvent par les classes favorisées...
Le monde change!
Je ne sais pas ce que mes concitoyens vont voter le 7 mars. Amalgame avec l'introduction de la 2e année de maternelle obligatoire à 4 ans (avec possibilité de retarder d'un an pour les enfants jugés immatures), qui perturbe tellement de mamans, mais qui n'est PAS l'objet de la votation. J'ai peur d'un nouveau vote émotionnel comme pour les minarets. Car oui, le monde a changé, ce canton encore très agricole et montagnard à la naissance des jeunes mamans d'aujourd'hui voit sa population augmenter rapidement, ruraux-urbains et immigrés, les premiers travaillent tous les 2, les enfants des seconds gagneraient à être scolarisés plus tôt en français ou en allemand pour avoir droit à leur égalité des chances par rapport aux petits privilégiés comme les miens, en école privée dès 3 ans: 3-4 ans plus tard en 1ère primaire ya pas photo sur les résultats... De quelle déresponsabilisation des parents parle-t-on donc?
Car ce monde aussi a changé!
Je suis convaincue qu'il est possible de construire le 21ème siècle sur de nouvelles valeurs, en Suisse et ailleurs, les valeurs des créatifs culturels, les valeurs des deux cerveaux de Daniel Pink, en utilisant la technologie comme un moyen et non une fin, et la nature comme un moyen et non une fin, sur notre chemin d'évolution. Nous ne pouvons abstraire que nous sommes des mammifères, même si nous sommes les plus extra-ordinaires de ce règne, et nous ne pouvons pas non plus faillir à la terrible responsabilité qui est la nôtre, du fait de notre singularité justement: évoluer.
Evoluer, cela commence justement par lâcher prise des combats d'arrière garde pour mieux accepter de changer...
Oui mais problème: qu'il est difficile de changer, et quan don aprle de valeurs là c'est un réel combat!!!
Rédigé par : lomi lomi | mardi 23 février 2010 à 16h51