Ces deux visages sont ceux de Tilly Smith, une écolière d'Angleterre, et d'une petite "gitane de la mer", de la minorité ethnique Moken de Ko Surin, en Thaïlande.
Toutes deux auraient pu faire partie des centaines de milliers de morts emportés par les vagues dévastatrices du 26 décembre 2004.
Mais les Mokens ont vu la mer montrer des signes étranges ce matin-là: "Les anciens ont pensé au crabe gigantesque, responsable des marées". La petite fille, ses parents, ses cousins, ses amis, tous ont suivi le patriarche du village dans la montagne, à temps pour que quasiment toute la communauté soit sauvée (181 personnes, 1 disparu). Cette communauté ethnique étant sous le parrainage étroit de l'UNESCO, son histoire a rapidement été médiatisée et a fait le tour de monde avec emphase sur l'importance de préserver le savoir ancestral de ces communautés.
Par ailleurs, d'un peu plus loin, à Phuket, l'histoire de Tilly a également fait le tour des télévisions et des journaux du monde entier. Cette petite fille-là a utilisé le savoir fraîchement transmis par son école pour alerter et sauver une centaine de personnes. En effet, à défaut de savoir ancestral applicable dans cet environnement étranger, elle venait d'étudier le phénomène du tsunami en cours de sciences et elle a su en reconnaître les signes, l'expliquer à son tour et donner l'alerte sur la plage de ses vacances, avec l'aide de ses parents.
Savoir ancestral, savoir des livres, savoir d'école... voilà pour moi le message universel bien réel derrière ces deux histoires qui ont certainement été plus ou moins déformées par la voracité médiatique post-tsunami: nous sommes des êtres vivants doués d'intelligence, de mémoire et de langage, sans griffes, sans poils, sans dents acérées, sans nageoires et sans ailes, et pourtant nous savons voler et nager et nous déplacer plus vite que le plus rapide des animaux...
Le savoir est notre plus grande force, et l'éducation est la plus efficace de nos défenses. La survie de notre espèce en dépend depuis toujours, et on n'a pas fini d'en avoir besoin...
En outre, qu'une petite fille de passage arrive à sauver une centaine d'inconnus, presque autant qu'un patriarche de village, réceptacle des savoirs ancestraux que malheureusement seuls les siens écoutaient encore, c'est quand même fort, et cela motive drôlement à envoyer toutes les petites filles du monde à l'école, non?
Un message similaire a été formatté par l'UNESCO dans le programme décennal d'Education au Développement Durable: ici.
Il est urgent d'apprendre, pour nous, pour nos enfants, et pour les enfants qui les suivront.
C'est magnifique ces histoires.
Oui pour l'enseignement...mais avec plus de plaisir si possible
Bise
Carole
Rédigé par : Uneplacepourmoi | samedi 10 mars 2007 à 05h52
Tout à fait d'accord. Le savoir est essentiel.
Ce qui me parle aussi beaucoup dans ses 2 histoires, c'est l'application du savoir. Pour moi, le grand talent des fillettes, est aussi d'avoir pus appliquer leur connaissances au monde "réel", mais aussi de les partager avec d'autres. Aussi que le groupe prenne une décision prennant en compte les remarques des fillettes est remarquable.
Toute une éducation de groupe !!
Faisant partie de l'éducation, il y a l'application des connaissances qui est toute aussi importante.
Le savoir c'est bien. Le faire c'est encore mieux. Au fond peut être que faire c'est l'application de notre savoir.
Mais je me perds dans les mots.
Oui oui, l'éducation est le meilleur outil que l'on aie pour creer les sociétés dans lesquelles on aime/rais vivre.
ps: merci pour tes gentils commentaires:)
Rédigé par : manue | samedi 10 mars 2007 à 10h47
très belle note... qui me va droit au coeur
et oui, nous avons tant à apprendre de ces anciens que nous avons méprisé avec nos sciences toutes neuves ;-)
je reviens voir tes liens mais là hop hop taï chi !!
kiss
Rédigé par : vero | samedi 10 mars 2007 à 11h14
C'est très beau !!
Merci pour faire ressortir des points positifs à cette tragédie qui nous a tant affectés.
Cela prouve qu'il y a des beaux messages et leçons à tirer même d'une tragédie. Cependant, les médias nous ont tellement focalisés sur le négatif que c'est d'autant plus difficile de le faire ressortir. MERCI !
Rédigé par : Benoît | mercredi 14 mars 2007 à 15h35