Milieu de nuit - je passe d'un rêve à l'autre, sans doute la routine, mais une partie plus consciente de mon cerveau qui faisait le guet apparemment lance soudain l'alarme: stoppe, stoppe, ne passe pas encore au rêve suivant, il faut d'abord mémoriser le précédent avant qu'il ne s'efface, car il est important! il y a ton messager dedans!
Bien dans les vapes, au fond de ce puits de sommeil je rassemble tant bien que mal quelques neurones vaillants pour essayer de courir après les images du rêve en question. Après tout, quelques heures avant j'ai tiré la lune au tarot sur l'indication de fichtre, il paraît qu'il faut que je regarde de plus près mes rêves...
... et mince, pendant que mes neurones mal réveillés ressortent ces pensées blogosphériques d'avant le coucher, le rêve s'efface, s'envole, il se brise en morceaux, je ne vois déjà plus le fil conducteur, que des bribes...
Tentative de le mettre en mots, si je peux le mettre en mots, je pourrai le raconter, donc forcément, je m'en souviendrai...
... mais il n'y a pas de mots chez moi pour des bouts de rêve sans logique... il n'y a que des émotions dans ce rêve... enfin je crois.
Je tente encore une manoeuvre, pour récupérer plus de neurones, arrêter le rêve suivant qui peut attendre: j'ouvre un oeil. 4h25 en rouge au plafond - silence total... je replonge le nez dans l'oreiller...
... et là, j'arrive à récupérer ce qui est récupérable. J'ai effectivement rencontré mon messager dans ce rêve - celui que j'avais sauvé du suicide dans le plus beau rêve de ma vie il y a près de 20 ans. Mais il avait changé: il était vieilli, critique, sectaire. Acariâtre. Dans les bribes que j'ai pu sauver, il y avait essentiellement des reproches, une tentative de me convaincre de revenir dans son monde étroit lié à un dogme, à sa religion spécifique, et de me forcer à le suivre dans ses nouveaux hobbies (apprendre le japonais???). Et de mon côté le refus, et une certaine tristesse aussi, de le voir si fermé d'esprit, si péremptoire, comme si tout échange était désormais devenu impossible. Et l'intime conviction que son chemin à lui s'était arrêté trop tôt, qu'il ne progresserait plus avec moi, mais que je ne pouvais pas m'arrêter pour autant, car j'avais encore une trop longue route devant moi, trop de choses à découvrir, et tellement de liberté sur ce chemin-là.
D'ailleurs je crois que je marchais, peut-être à reculons, dans ce rêve, il essayait de me suivre en me parlant, je le regardais s'éloigner, car il ne pouvait, ou ne voulait, pas continuer ce chemin avec moi, et moi je ne voulais, et ne pouvais, pas m'arrêter là.
Rien que de tenter de mettre en forme ces bribes de songe dans ces lignes m'a donné de nouvelles clés.
Ce que le rêve dit: ce messager n'a plus besoin de moi depuis longtemps. Par contre, ce qui est peut-être nouveau, c'est que j'ai désormais la conviction que je n'ai plus besoin de lui non plus, en tout cas sous cette forme-là; car j'ai progressé.
Reste... à comprendre ce qu'il représente pour moi? tout simplement un idéal d'amour courtois, de l'alter ego masculin rassurant "calme tranquille" auquel je rêvais dans mon adolescence plein de doutes et d'angoisses? ou plus intime encore, les racines "guidées" de ma spiritualité, puisque j'avais croisé ce messager dans la vie réelle le jour de ma confirmation catholique, et que le sentiment si puissant que j'avais ressenti dans le rêve quelques mois après était d'un ordre infiniment supérieur à tout ce que j'ai pu ressentir comme émotion dans ma vie réelle (même l'amour inconditionnel de mes enfants)?
Je pencherais donc plutôt pour la seconde hypothèse, d'autant plus que j'ai aussi lu hier soir un excellent texte sur les agnostiques dans lequel je me suis largement reconnue: cette lecture aurait fort bien pu remonter ce vieux symbôle à la surface de mes rêves comme pour mieux le digérer...
Reste donc... à le digérer.
J'ai encore beaucoup de chemin à faire, et tant à apprendre.
Merci beaucoup pour partager ces rèves et impressions.
Aussi le blog s427 est superbe, merci pour le lien. J'aime beaucoup l'agnostic, ainsi que les gnostics. Les gnostics eux pensent que l'experience de la divinité est d'une nature purement personelle, donc elle ne peux pas être partager totalement, elle doit être vécue.
Je pense beaucoup aux archétypes variés qui existent et semblent relier les gens. Ton histoire, et le plus beau rève de ta vie, m'interpelle, résonnant quelque chose de trés similaire en moi.
Le rève au dessus du toit, le japonais, l'autre que l'on aide, un amour totale. ces images font aussi partie de ma vie.
Une partie de moi pense que nos amours sont en fait les mêmes personnes que l'on retrouve, sous différentes formes, en fait des aspects de nous. A travers nous, nous apprenons nos lecons. cela peut sembler trés solipstic comme approche, mais, je ne denie pas non plus les formes temporelles de chaque êtres. C'est justement parce qu'elle sont temporelles, qu'elles en deviennent sublimes.
Enfin, cela pour dire merci pour tes notes, tes mots sont trés agréables et reposants à lire, et m'offre quelques bonnes reflections.
Bonne continuation à toi:)
Rédigé par : manue | samedi 06 janvier 2007 à 11h29
Je m'aperçois, que même à mon 'grand' age, on peut encore apprendre!(J'rigole, en fait je le sais trés bien, c'est même ça qui me permet de trouver enthousiasmant de 'vieillir'!!)
Donc, là , j'apprend surtout le NOM de ce que je crois être!
Agnostique!!
Sur ton lien, j'ai trouvé que c'est cela que je crois être, une personne qui:
" part du principe qu'un homme doit résoudre les questions de conduite par lui-même. Evidemment, il tirera volontiers profit de la sagesse des autres, mais il devra choisir par lui-même les personnes qu'il considère comme étant sages, et il sera toujours capable de remettre en question ce que ces personnes disent."
Et oui, une spiritualité en autarcie!!
Pourtant, comme toi, j'ai 'bénéficiée' d'une éducation trés catho!
Mais sur ce sujet, je pense que c'est sur ta prochaine note que je devrais trouver de quoi te parler!!
Bizadelfik.Evelyne.
Rédigé par : alibi-bi | dimanche 07 janvier 2007 à 11h04