«Ce qui était en 1968 le fait de quelques happy few - le pacifisme, le bio, le New Age, les médecines douces… - se diffuse réellement dans l'ensemble du corps social en passant par cette avant-garde des Créatifs Culturels. C'est le triomphe d'une solidarité qui surgit de la base, des actions individuelles, et non du haut, des institutions», décrypte Michel Maffesoli, sociologue et auteur du Réenchantement du monde (La Table ronde). «Les CC constituent un laboratoire de ce que j'appelle la postmodernité, avec des gens qui veulent faire de leur vie une œuvre d'art. Ce qui compte, c'est la qualité de l'existence: ne pas perdre sa vie à la gagner. Cette dimension créatrice et créative - au sens américain: créer une nouvelle culture de société - va se développer de plus en plus».
Il est temps pour moi aussi de faire les bons choix.
Je ne trouve plus de sens à ma carrière actuelle. Je trouve dans le quotidien de mon travail de quoi satisfaire mes valeurs de base - apprendre et interagir. Mais j'ai besoin d'aller plus loin, de créer davantage, d'accompagner davantage, de réaliser plus loin encore le potentiel que j'ai hérité et développé. Mais pour réaliser cela chez mon employeur actuel, il faut que je m'engage encore plus. Que je passe du temps dans les sphères d'influence, comme les bureaux des grands chefs lorsqu'ils sont disponibles, vers 8h le matin ou entre 18h et 20h. Que j'amène ma compétence dans les missions difficiles à l'autre bout du monde, ou dans les gros projets transversaux, avec une immense énergie masculine, puissance, force, pour faire bouger tout cela.
C'est impossible sans sacrifier mes autres valeurs.
Nous avons fait le bilan avec Mari Charmant. Nous avons réalisé à peu près tous nos rêves matériels, qui sont raisonnables: une maison agréable à vivre pour moi, une belle voiture pour lui. Nos enfants grandissent tranquillement. Il nous reste à réaliser les folies de nos idéaux les plus profonds, aller plus loin sur le chemin de nos missions de vie qui nous semblaient si brillantes à l'adolescence. Pour moi qui ai toujours manqué de confiance en moi, c'est très flou, mais je me sens portée par ma vie avec beaucoup de cohérence, vers une destination inconnue mais dont je sais que c'est la mienne car si je regarde derrière moi, je ne peux que m'émerveiller du chemin parcouru.
Et là, cela diverge. Je l'ai vu venir dans les 4-5 rêves les plus marquants que j'ai faits ces 4 dernières années. Je ne sais pas comment expliquer mon ressenti tant il est irrationnel - je me sens littéralement à l'étroit dans mon environnement actuel. Pas physiquement, pas émotionnellement, pas mentalement - c'est plus fondamental, c'est le fond de moi que je touche là. J'ai un immense besoin de liberté, même si elle est fondamentalement angoissante pour moi...
Il y a bien du brouillard sur le chemin qui se dessine devant moi, mais il est chaque jour plus clair que ce chemin commence par un gros tournant. Il est temps, après plus de 10 ans de service dans cette boîte qui a grandi avec moi, d'envisager que nos chemins se séparent. Il est temps pour moi de revenir à un environnement qui a du sens pour moi, à taille plus humaine, et sur des technologies qui ont du sens pour moi, qui s'inscrivent plus clairement au service de l'évolution de l'humanité. Comme James Redfield, je pense qu'il est tout à fait possible de combiner développement spiritualité et développement technologique, et je suis convaincue que c'est dans cette direction là que ma vie prendra plus de sens encore.
J'ai décidé il y a une semaine de commencer à exécuter un projet dont j'avais la vision depuis des années, mais qui restait toujours une chimère pour un futur indéterminé: me mettre à mon compte. Initialement avec une activité de conseil dans mon domaine d'expertise, mais il me faudra peut-être être plus flexible ou imaginer d'autres voies. C'est très angoissant, mais c'est une angoisse irrationnelle: je n'ai pas besoin de mon salaire pour nourrir ma famille - je pourrais être maman au foyer - et ma trajectoire scolaire et professionnelle jusqu'ici est telle que je n'ai plus rien à prouver à personne. Je sais que je n'ai pas encore réglé certaines croyances à ce niveau et qu'elles causent d'ailleurs mes souffrances émotionnelles actuelles, mais je commence à prendre du recul par rapport à ces croyances, et si j'en souffre trop, j'irai consulter... une thérapie brève, comportementale, pourrait sans doute me faire du bien.
Quelle belle réflexion sur le devenir...Pourquoi parler d'irrationalité. Je pense que ce que tu ressens et entrevois et tout simplement ce qui est profondément toi et que ce serait une "tragique erreur" de ne pas le réaliser. On a quelquefois simplement au fond de nos poches ce qu'il faut pour vivre, un bout de ficelle et un couteau...pourquoi chercher trop loin? Quant à tes croyances, je pense que tu es une personne assez raisonnée pour ne pas te faire dépasser, garde les au chaud dans un coin de ton âme, elles te serviront un jour ou l'autre , bises...
Rédigé par : Aloun | dimanche 02 mai 2010 à 10h49
bonjour Kearleane,
juste un mot pour dire que je suis heureuse de te lire. ah! les grands carrefours de la vie!
tes considerations de rentrer a ton compte ne me surprennent pas. depuis les quelques annees (ou va le temps) que je te lis, il semble y avoir une insatisfaction du cote professionel (due a la grosse taille de ta compagnie?).
peut etre comme tu dis, qu'apres tes annees d'expertises, de te mettre a ton propre compte serait un jolie nouveau depart.
la liberte, je pense que c'est avoir la possibilite de choix. libre, nous le sommes deja. le probleme semble d'assumer nos choix;)
ps:je n'ai toujours pas compris dans quel secteur tu travaille.
bises de kathamndu, ou de mon cote je suis encore face a un carrefour. le meme carrefour qui s'est presenter devant moi quand j'etais en france il y a quelques mois. que de grosses decisions.
Rédigé par : manue | samedi 15 mai 2010 à 06h44
pps: creer des nouveaux modeles de cultures me parait inevitable, meme naturel. il y a maintenant assez de gens de part le monde occidental qui sentent une insatisfaction pour la culture dite "materialistic et consumatrice". mais voila, vers quel model peuvent tils se tourner?
aux createurs de crer de nouvelles idees, exemples de vies:)
meme ici au nepal, il y a de nombreux projects interressants. des petits villages qui se font par des etrangers, heureux de tester le solaire, bio gaz, produits bio et autres nouvelles techs. en meme temps cela peut apporter du savoir a la population locale, tout en sachant que si personne ne reste pour entretenir les projects, les locaux laissent tomber le project au premier probleme.
de bonnes pensees pour tes nouvelles idees germantes:)
Rédigé par : manue | samedi 15 mai 2010 à 06h53