Tant d'années prisonnière de cette réalité où elle devait donc avoir une mission à achever, pour n'avoir pu s'envoler plus tôt...
6 ans, 7 ans? j'en ai même perdu le compte.
Maman me disait cet été que non, ce n'était pas Alzheimer en fait, mais un accident cérébral, qui l'avait enfermée dans cet étrange territoire entre le monde du réel et le monde de l'esprit pour le temps qui lui restait à accomplir parmi nous.
Il restait ses yeux - je me souviendrai toujours de ses yeux, comme des oiseaux en cage; mais que voulait-elle donc me dire?
J'ai beaucoup pensé à elle depuis l'été 2006, et ces souvenirs qu'elle avait plantés, j'ai enfin osé les laisser germer. Ils m'ont conduite ici avec un pseudo et quelques papyrus qui m'ont permis de rendre hommage à la femme magnifique dont je souhaite profondément honorer et transmettre le souvenir.
J'ai passé beaucoup de ces derniers mois à tourner et retourner mon papyrus des trois soeurs dans ma tête. Puis à l'écrire par petits bouts, ici. Dresser le portrait d'Anne, en particulier. J'avais l'impression que si je le figeais, j'allais déclencher son envol. Puis la même angoisse en progressant vers l'épilogue.
Je n'ai rien posté depuis deux semaines. Cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps, hors vacances. Je revenais toujours à cet épilogue, il m'obsédait, mais je ne pouvais pas l'écrire, pas maintenant, c'était trop tôt.
Je suppose qu'il va venir tout seul maintenant.
On verra.
Enfin, entre elle et moi, il reste Maman. Tant de chemin à parcourir ensemble encore, dans nos cycles de vie parallèles. Cette étrange sérénité dans sa voix ce soir, toutes les émotions par lesquelles elle est passée depuis 3 jours, racontées avec une sagesse que je ne peux qu'admirer. Une immense foi, la conviction que toute chose et tout événement est sa place, la plus juste et la plus belle.
Et pour moi cette étrange impression que tout se précipite, que tout me précipite dans un nouveau cycle de ma vie justement. Une seule certitude: je me sens terriblement bousculée ces temps...
Je crois qu'il est nécessaire d'être bousculé par la vie pour oser enfin bouger, affirmer les valeurs profondes de son être.
Surtout quand ses valeurs ne sont pas celles qui s'affichent partout autour de nous : fric, pouvoir, égoïsme, sexualité mécanique,etc, etc...
Je te souhaite que ton chemin te donne autant de bonheur que je reçois du mien.
Rédigé par : L'Ex Lady R. | lundi 01 octobre 2007 à 13h40
Je suis passé plusieurs fois sur ton blog et cet article me bouleverse. Pour être honnête, je n'arrivais pas à t'écrire de com' car cela fait écho en moi à la situation que je vis avec ma grand-mère. Comme si en t'envoyant mon affection et ma sympathie, j'allais accélérer les choses pour elle aussi.
Et puis, suite à un gros travail perso, je lâche prise : je suis prêt à la laisser partir à présent.
Alors je t'envoie un arc en ciel de couleurs automnales, de tendresse et de compassion pour que tu puisse bien garder ton enracinement malgré les bousculades.
Bisous,
Rédigé par : Benoît | mardi 09 octobre 2007 à 11h56
Tout comme l'histoire avec ma maman... Oui la vie bouscule mais parfois faire le culbuto nous donne le tournis! je t'embrasse.
Rédigé par : lomi lomi | dimanche 21 octobre 2007 à 19h38