Je rêve peu, notamment en semaine, sans doute parce qu'il me faudrait dormir un cycle de plus pour bien rêver... je me réveille parfois autour de minuit avec l'impression d'avoir un rêve à saisir alors que je viens à peine, me semble-t-il, de m'endormir, mais le rêve a disparu. Il reste les pensées: dans ce demi-sommeil, elles sont agitées, essentielles et étranges, comme si toutes les pensées parasites de la journée avaient disparu pour laisser émerger, dans tout leur éclat, seulement les idées les plus essentielles, les concepts les plus significatifs, et aussi, entre les faits d'hier et les questions de demain, les trajectoires de possibles connexions inattendues qui m'apparaissent soudain comme des évidences, au coeur de la nuit, alors que de jour, je n'en verrai plus que l'étrangeté.
Je respecte toutefois cet emballement de mon cerveau la nuit, car il est très fructueux: il enrichit ma créativité, mon intuition, ma perception des autres. Je suppose que c'est aussi par ces mécanismes que j'apprends, car beaucoup de ces pensées sont nourries des efforts intellectuels de mon travail ou de mes lectures. Simplement, si je me réveille à demi-consciente au milieu de la nuit, je ne suis pas vraiment dans la réalité, et j'ai une étrange intimité avec ces pensées, comme si les concepts et moi ne faisions plus qu'un...
L'expérience la plus étrange que j'ai faite dans ce domaine date de l'époque du bac. Après une révision trop intense du programme de maths, j'ai rêvé que j'étais une exponentielle (un objet mathématique représentant le fait de grandir sans cesse de façon toujours plus accélérée). Je suis incapable de me souvenir de ce que la perception de ce rêve mais c'est le meilleur exemple que j'ai trouvé à raconter de la folie qui m'habite parfois dans ce monde du sommeil!
J'ai eu le droit à une jolie petite évasion onirique il y a 8 jours (comme promis à Carole la voici enfin!).
J'ai rêvé de la maison de mes voisins. C'est un chalet immense et tarabiscoté dans la réalité, et dans mon rêve, j'ai soudain réalisé que c'était en fait une cathédrale, avec de hauts murs épais comme un château du Moyen-Age, et au Sud, une aile en forme de chapelle, comprenant le laboratoire (mes voisins ont en effet une pièce de ce nom au sous-sol, héritage du propriétaire précédent qui était un étrange Professeur Tournesol à la retraite) au-dessus de laquelle on trouvait les chambres des enfants.
Comme nos enfants s'entendent bien justement, j'ai eu dans ce rêve l'occasion de monter dans une de ces chambres au Sud, dans le toit de la chapelle, et de regarder par la fenêtre ouverte au Sud.
C'était une fenêtre en ogive comme on en trouve dans les églises, et elle révélait, entre les grands arbres, un paysage de toute beauté: au fond, de majestueux sommets parés de neiges éternelles, et allant vers eux, tout en douces sinuosités, un chemin tranquille, dans la verdure des pâturages ensoleillés.
J'étais frappée par la beauté et la sérénité de ce tableau, mais aussi, intriguée... au Sud de la maison de mes voisins, derrière les grands arbres qui leur font de l'ombre, il y a certes un paysage tranquille et ensoleillé, mais beaucoup plus quelconque, et surtout, il y a... ma maison.
Remplacée par ce tableau magnifique.
Etrange perspective...
Au réveil, il m'est resté la logique des connexions: je m'étais couchée l'esprit un peu agité me demandant ce que j'allais chercher et trouver à l'initiation au mandala & yoga quelques-jours plus tard. Or ma future voisine (dont le terrain s'intercale entre le mien et celui de mes voisins actuels, donc aussi dans ce paysage) est également prof de yoga, d'où l'association yoga->voisins. Et le paysage comme un tableau parfaitement encadré dans la géométrie régulière de l'ogive renvoyait certainement mon esprit à la symbolique du mandala, comme les rosaces de vitrail...
Restait la beauté du paysage, image que j'ai stockée précieusement dans ma collection de beaux rêves... je ne sais pas la dessiner avec la perfection qu'elle a dans mon esprit, mais j'en ai repris quelques thèmes dans le premier mandala que j'ai dessiné.
Et tout cela est très lumineux, doux, ressourçant pour moi... je vous en souhaite autant.
Bonjour Kerleane,
Il me vient "Changement de perspective pour voir la beauté".
Je t'embrasse.
Carole
Rédigé par : Uneplacepourmoi (Voyage en soi) | lundi 11 juin 2007 à 00h04