J'ai un monde extraordinaire de richesse dans la tête, mais tant de peine à le sortir, le concrétiser, le partager. Je manque d'impact, d'influence, souvent simplement par manque de confiance en moi... ce ne sont que des rêves en moi, dehors, le monde est si dur, on va tant se moquer de moi, on va me casser, me briser, m'écraser... alors je rêve et je n'agis pas, ou j'agis seule, ou j'agis juste avec les gens de confiance. Méfiance, hors des sentiers battus de la confiance, je vais m'égarer, je vais souffrir!
Mais cela prend du temps de créer un monde de confiance. Alors, je n'avance plus.
Et si ce n'était qu'une croyance limitante de plus?
J'ai décidé d'explorer d'autres voies, de m'amuser à voir le monde qui m'entoure sous une perspective nouvelle. J'ai mélangé mes lectures, de la Prophétie des Andes à L'homme aux deux cerveaux, à mes expériences, de mes rencontres un peu plus profondes que les autres, virtuelles et réelles aux soins dits énergétiques.
L'une de ces voies est celle que j'appelle "cerveau droit". Je me suis inscrite à un cours de développement de l'intuition et du ressenti, à raison d'une soirée toutes les 2-3 semaines cet automne, plus une nuit en janvier. En confiance, puisque c'est l'étonnante thérapeute qui m'avait fait tant évoluer il y a un an qui nous accompagne; il s'agit pour moi de prolonger l'ébauche d'exercice qu'elle m'avait proposé à la dernière séance pour développer mon intuition. J'aborde cette expérience avec toute ma curiosité, mais aussi mon esprit d'analyse et ma mémoire détaillée et factuelle qui fonde le plus gros pilier de mon intelligence. Mais je ne suis pas encore capable de raconter ces expériences, difficiles à mettre en mots, il me faudra du recul...
L'autre voie est celle que j'appelle "cerveau gauche". Mon travail est un immense terrain d'exploration, de nouvelles rencontres, expériences et d'opportunités de progresser. Pas seulement moi-même; la révélation de cette année, c'est que je dois apporter plus aux autres, en osant... oser amener du sens, raconter des histoires qui leur parlent, mettre du jeu et de la joie dans nos projets professionnels. Paradoxalement, c'est avec mon ancien cercle de confiance que c'est le plus difficile! ils me voient encore avec la lorgnette que je leur ai tendue pendant tant d'années... ils me parlent de risques et de barrières et d'obstacles et d'immobilisme et d'impuissance et de frustration et de désespoir... et je n'arrive pas à changer ce monde-là.
Mais je viens de faire une expérience vraiment marquante. Une formation toute bête, en interne, sur l'art de donner de bonnes présentations; améliorer sa prestation physique, faire passer les bons messages. Je connaissais peu ou pas du tout les collègues venus sur le même bateau. La journée a commencé par une synchronicité surprenante - un collègue, par hasard quasi l'homonyme de ma thérapeute, se présente en indiquant que son hobby, c'est les fleurs de Bach. Dans une assemblée d'ingénieurs et techniciens informaticiens, électroniciens et mécaniciens, c'était tellement saugrenu que je ne pouvais pas considérer cela comme un fait anodin. En fait, cela m'a mise en confiance!
L'après-midi, nous avons présenté chacun une passion personnelle, à tour de rôle. Nous avions 10mn de préparation individuelle et 5mn de présentation au groupe. Cela m'a paru tout de suite évident, il fallait que je parle de ma passion d'apprendre, de développement personnel et de développement du cerveau, des mandalas, du livre de Daniel Pink...
Quand mon tour est venu, j'y ai mis toute ma conviction - j'ai raconté ce que j'avais retenu de ce livre de Daniel Pink, je l'ai conseillé à mon collègue Grégoire inquiet de voir son travail menacé de délocalisation en Chine - car oui, c'est bien ce que raconte ce livre, les ingénieurs et les comptables, les bons élèves de nos écoles à l'ancienne, sont désormais des millions en Chine et en Inde, les ordinateurs aussi rattrapent chaque jour davantage nos tâches "cerveau gauche", il nous adapter et innover et changer notre monde, en commençant par notre vision du monde, pour donner, re-créer du sens à cela. Et on peut changer, oui, on peut changer, et progresser! J'ai raconté le traumatisme scolaire à l'origine de mon incapacité à dessiner, les maths et la physique, c'était tellement plus facile! Et je leur ai dit à tous, que je les entendais tous raconter du cerveau gauche et du cerveau droit, de la mécanique de la moto aux émotions en virage, de la rigueur de la lecture de la partition à la sensibilité de l'interprétation d'un morceau de saxophone, etc, et que cela pouvait paraître incongru de dessiner des fées le soir quand on passe ses journées dans des documents techniques bourrés d'acronymes, de tableau de données et de schémas blocs, mais que c'était justement une manière de déclencher de nouvelles visions du monde...
J'ai osé!
Et le monde a changé. Je l'ai vu tout de suite. Ils écoutaient, vraiment. Le formateur m'a même donné plusieurs minutes de supplément, et a noté la référence de D. Pink... impact?
Et surtout, le collègue qui me suivait a tout simplement changé à la volée son sujet de présentation. Il a tout simplement improvisé pour nous présenter une particularité de son cerveau, qui lui permet d'associer des couleurs aux chiffres et aux lettres (et aux schémas-blocs, je crois), et l'histoire de sa prise de conscience de cette singularité et des ses différentes variantes. Nous buvions ses paroles.. Impact?
Et après, à la pause, ma voisine de table m'a longuement confié comment elle luttait à raison de cours de midi et cours du soir, courageusement pour une jeune maman d'un petit gars ultra-dynamique de 17 mois, pour se débarrasser de son propre traumatisme scolaire qui avait complètement bloqué son expression orale en anglais... Impact?
Pour parfaire le tour de l'inattendu synchronique de ces expériences, à midi, j'avais eu une conversation technique passionnante avec un énième collègue surprenamment méconnu qui étudiait justement certains des concepts que j'avais l'intention d'explorer de plus près depuis mon flash d'idées post-reiki.
Quand je suis rentrée, j'étais épuisée. Non seulement j'avais appris à positionner mes mains et mon corps optimalement en présentation (quel défi!) mais j'avais interagi avec tous ces gens à un niveau tellement moins superficiel que d'habitude... il m'a fallu un bon souper et une heure de gym pour reprendre mes esprits. J'ai eu l'impression de vivre un jour de la prophétie des andes à moi toute seule. Sacrebleu!
Cela donne envie de continuer, non?
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