En janvier, voici ce que je souhaitais:
objectif 2010, mieux organiser le travail, déléguer davantage, ne garder que les sujets les plus difficiles et/ou mal dégrossis; mon équipe passe à 5 personnes, il faut que je m'adapte.
(...)
Pour 2010, c'est clair, je ne veux pas faire plus. J'ai besoin de temps de silence et de recueillement pour moi, j'ai besoin de développer ma nouvelle équipe sur des bases solides pas mouvantes, j'ai besoin de m'investir davantage dans des activités de soutien et de jeu auprès de mes proches. Si je fais plus, c'est de la communication, de la création, pour passer de la vision et de l'imagination au leadership et à la réalisation. Il faut que j'arrête de remplir ma bulle, il faut que j'en sorte!
Résultat, même pas passé 3 mois, les bases sont plus mouvantes que jamais, j'ai perdu un des deux nouveaux collaborateurs, cela fait des semaines que je négocie mes objectifs contre un mur, et on accouche dans la douleur une nouvelle organisation qui va passer mon équipe à (estimation) 10 personnes, dont 7 en direct, avec une mission élargie à mon corps défendant!
Je ne peux pas refuser, visiblement.
Je vais souffrir... Je travaille déjà beaucoup trop le soir et mon jour de congé, je n'ai plus de marge de manoeuvre. Je ne vais pas pouvoir atteindre mes nouveaux objectifs, donc je serai mal évaluée en fin d'année. J'y gagne quoi? rien! Le plus paradoxal, c'est que mon N+2 et mon N+1 se retrouvent eux avec des missions moins larges, pour mieux se concentrer sur ce qu'ils n'arrivaient pas à couvrir l'an passé... justement aussi ce qu'ils me confient! Mais enfin, c'est le monde à l'envers, je ne vais quand même pas déléguer à mes chefs?Alors je vais mettre la pression sur l'équipe, mais pour quels miracles?
Si je fais plus, c'est de la communication, de la création, pour passer de la vision et de l'imagination au leadership et à la réalisation. Il faut que j'arrête de remplir ma bulle, il faut que j'en sorte!
J'ai résisté... mais c'est vain. Cela doit donc être une étape à passer pour moi. En relisant mes objectifs... peut-être que cela va me donner l'occasion aussi de réaliser plus, de crever ma bulle de chimères jamais réalisées. Ce n'est pas en faisant moins que je peux faire mieux. C'est en apprenant à faire mieux que je pourrai espérer faire moins... J'ai commencé à me mettre dans cet état d'esprit depuis 2 jours et je me sens mieux, je peux agir enfin. Leadership. Réalisation.
Mais je dois utiliser de nouvelles ressources. Me brancher à tout moment sur ma lumière intérieure; visualiser le chemin de progrès de mes collaborateurs avant de les voir en entretien, comme je visualise mes enfants devenant des adultes accomplis à chaque fois que je les accompagne dans un apprentissage de la vie; accepter l'imprévu avec curiosité au lieu de le craindre et de chercher à le contrôler; relativiser avec humour face aux frustrations et émotions négatives terribles qui baignent dans mon entourage professionnel ces jours.
Et être courageuse... mon Dieu, c'est vraiment le plus difficile! garder les pieds sur terre, bien enracinée, rester solide dans les épreuves, alors que je voudrais m'enfuir dans le monde des chimères que je dessine avec tant de joie... mais ce monde-là n'est pas la réalité, pas MA réalité que je dois continuer d'expérimenter.
C'est bizarre de voir une expérience professionnelle aussi perturbante sous un angle aussi spirituel - j'ai même ressorti tout mon bon vieux bagage chrétien pour voir si j'y trouvais de l'aide, après tout c'est un sacré chemin de croix que je vois devant moi pour les prochains mois - mais bon, soit je me sauve en cherchant un sens à tout cela, même irrationel, soit j'azimute...
Reste que je me demande ce que je vais dire à mon chef demain matin.
Leadership.
Réalisation.
Il faut que je négocie aussi la compensation, je ne peux pas me laisser faire comme cela, ce serait justement une preuve de faiblesse. Je relève le défi, mais il me faut une contre-partie. C'est une part aussi de l'enracinement - la matière, le monde matériel, l'argent. Je ne vais pas perdre le sens des réalités, ce n'est pas le moment!
Tough times...
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